Opinion
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1000 fois 2Samedi 24 Mai 2025 - 19:20 Soit 2000… Le chiffre exact de prisonniers que la Russie et l'Ukraine vont libérer à raison de 1000 pour chaque camp. Une promesse formulée lors du tout premier round des négociations directes depuis trois ans engagées le 16 mai dernier par les délégués des deux pays à Istanbul, en Turquie. Considérée comme le principal point positif de la rencontre organisée sous la pression des Etats-Unis et des alliés européens de l’Ukraine, cette décision a commencé à produire ses effets les 23 et 24 mai. À cette même occasion, Kiev et Moscou se déclaraient disposés à poursuivre les contacts dans l’espoir d’accomplir de nouvelles avancées sur le chemin de la paix. D’après plusieurs sources diplomatiques, en dehors de la Turquie, le Vatican serait une destination possible pour les belligérants russes et ukrainiens. C’est là une opportunité pour le pape Léon XIV, en poste depuis le 18 mai, d’accompagner une dynamique de dialogue appelée de ses vœux par son prédécesseur, le pape François, mais qui n’a pas eu le temps d’en poser les jalons. Recourir au Saint-Siège ne signifie pas que les efforts entrepris par les autorités turques depuis l’éclatement du conflit en février 2022 ne sont pas reconnus. Bien au contraire, obligé de marcher sur des œufs face à deux pays avec lesquels ses relations sont restées « réalistes », Ankara a montré sa capacité à encourager ses partenaires russe et ukrainien à se concerter. Pour le moment les deux parties ne se sont pas accordées pour se rendre chez le chef de l'Eglise catholique. Mais revenons aux chiffres : 2000 « candidats » à la libération. Ce nombre impressionnant de détenus révèle l'ampleur de ce conflit interminable. Il est certain que des deux côtés plusieurs autres « enfermés » ont hâte de bénéficier de la même faveur. Nous sommes face à un conflit de haute intensité où les pertes humaines sont colossales, où les exactions, les massacres et autres exécutions sommaires – ce que sur la base d’indications fiables les spécialistes nomment « crimes de guerre » - sont signalés. C’est pour cela que plus cette guerre se prolongera plus les plaies qu’elle cause mettront longtemps à cicatriser. Au-delà de toutes autres considérations, l’on peut penser que si la Russie et l’Ukraine parviennent à préserver la vie d'autant de personnes, la plupart probablement des soldats capturés au combat, les deux voisins peuvent aussi convenir des modalités de mettre fin aux hostilités. Dès lors, qu’il soit question d’échanger des prisonniers ou de poursuivre les pourparlers de paix, une chose reste certaine : jusqu'à la fin des temps raisonnables, Russes et Ukrainiens n’auront pas d’autres territoires que ceux sur lesquels ils vivent depuis toujours. À terme, la question se posera de savoir comment en est-on arrivé là ? Difficile dans les moments de déchirements actuels de dire qui la posera et quel consensus se formera pour écrire sur le marbre une parole d’espoir en l’honneur des hommes, femmes et enfants dont les corps sont chaque jour déchiquetés par les armes de tous calibres dont le sourd crépitement dépasse largement les frontières russes et ukrainiennes. À ce titre, le cri de détresse venant du champ de bataille devait alerter sur l’urgence d’arrêter l’effusion de sang. Gankama N'Siah Edition:Édition Quotidienne (DB) Notification:Non |