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Gare aux pourcentages fallacieux des écoles privées !

Samedi 1 Octobre 2022 - 12:45

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Les pourcentages dont il est question ici sont ceux de passage en classes supérieures et d’admission aux examens d’Etat, à savoir le Certificat d’études primaires et élémentaires (CEPE), le Brevet d’études du premier cycle (BEPC) et enfin le baccalauréat, tous les deux sous-secteurs de l’enseignement confondus, notamment général et technique.

Lors de la Conférence nationale souveraine en 1990, les Congolais avaient exigé avec force l’instauration de l’enseignement privé pour résoudre un problème précis qui commençait à gangrener le système éducatif dans son ensemble, celui de la baisse du niveau scolaire. Cette baisse s’expliquait, d’une part, par les effectifs pléthoriques des élèves dans des salles de classe et, d’autre part, par l’abandon des salles de classe par certains enseignants à travers le changement de carrière et aussi le non recyclage de certains d’entre eux.

Aux premières années de l’instauration des écoles privées, la moisson était acceptable. Après, l’école privée est devenue un luxe, une véritable course à la montre pour les promoteurs et parents d’élèves. Pour certains, ne pas inscrire ses enfants dans une école privée s’apparente à la non prise au sérieux de leur éducation. Et il y a eu même des cas de divorces dans des foyers à cause de cela.

A dire vrai, l’école privée a déçu plus d’un Congolais car le niveau scolaire des élèves qui y fréquentent s’étiole du jour au jour à cause de sa face cachée. En effet, quand la rentrée approche, les écoles privées sortent toute sorte de tableaux mensongers pour attirer des parents d’élèves. On peut lire des pourcentages tels que 97, 68% ; 74, 55% ; 93, 84% ; 57, 83% d’admission au CEPE, BEPC et baccalauréat. Quelle tromperie !   

Comment comprendre qu’un enfant régulièrement inscrit dans une école privée et qui passe en classe supérieure avec une note excellente n’arrive pas à défendre son niveau quand il est en famille ? Le même reproche fait hier à l’école publique relative à la pléthore des effectifs devient monnaie courante dans de nombreuses écoles privées. Les cahiers des enfants ne sont pas régulièrement corrigés, la pédagogie par objectif n’existe presque pas, on assiste aux cours magistraux au niveau du primaire et secondaire, des cours écrits au tableau ou dictés et non expliqués, trop de complaisance de la part des promoteurs qui instruisent les enseignants de sauver leur école en attribuant à certains enfants des notes qu’ils ne mériteraient pas, pour fidéliser les parents d’élèves.

Avec cette façon de faire,  n’est-ce pas là une vraie anarchie pédagogique ? On est en train d’assister à une hémorragie des élèves qui quittent des écoles privées pour s’inscrire dans des écoles publiques où, petit-à-petit, les choses sont en train d’être redressées. Les écoles publiques n’ont, d’ailleurs, jamais menti sur leurs pourcentages d’admission aux différents examens d’Etat.

 

Faustin Akono

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Édition Quotidienne (DB)

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