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Jeudi 23 Décembre 2021 - 7:09

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L’élection présidentielle prévue en Libye, demain vendredi 24 décembre, n’aura pas lieu. En Afrique, nombreux sont les observateurs qui n’accordaient aucune chance à la tenue de ce scrutin dans la mesure où, en la circonstance, quelques préalables relevant d’une certaine logique des convenances n’étaient guère remplis. Parmi ceux-ci, la mise en place d’un cadre juridique consensuel accommodé au terme d’une concertation nationale de laquelle devait être ébauchée une première mouture de la future Constitution du pays.

Lors de la Conférence de paix tenue le 12 novembre à Paris, le secrétaire général de l’ONU était néanmoins sûr que les Libyens saisiraient enfin l’ultime occasion que représentait ce scrutin présidentiel tant espéré pour prendre leur destin en main. Antonio Gutteres plaidait en même temps pour que les partenaires extérieurs, au nombre desquels sa propre organisation, l’Union africaine, la Ligue arabe, l’Union européenne et les pays du voisinage de la Libye, adhèrent à la concrétisation de ce rêve. Force est de constater que les choses n’ont pas marché comme souhaité.

Le calvaire va se prolonger encore pour la population civile alors même que la volonté de sortir de cette situation a poussé beaucoup de Libyens à s’inscrire sur les listes électorales dans la perspective de ce rendez-vous manqué. Aux bonnes intentions contenues dans la déclaration publiée à l’issue de la conférence de Paris mentionnée plus haut va succéder la guerre des clans qui divise les Libyens depuis dix ans. A leur tour, les puissances extérieures demeurées inamovibles sur leurs intérêts politiques, économiques et stratégiques continueront de souffler le chaud et le froid, laissant le pays à son pire sort.

Dans cette situation stationnaire, le salut, chacun en convient, ne viendra pas d’ailleurs. Nous l’avons dit et répété à cette même place, nous y reviendrons sans doute encore à maintes reprises : les Libyens seuls sont à même de considérer que dix années de guerre civile se sont soldées par un échec collectif qu’ils doivent assumer ensemble. Ils devront s’inspirer de l’exemple des autres pays de la sous-région dont le tourment des révolutions portées par la contestation populaire des régimes jugés corrompus a servi la cause de la paix malgré de nombreux défis qu’ils doivent encore relever.

Dans quelques jours surviendra la nouvelle année 2022. Sera-t-elle encore celle du chaos pour les Libyens ? Après tant de malheurs, le moment n’est-il pas venu pour eux de se ressaisir et prendre des nouveaux engagements pour leur nation ? A eux de voir.

Les Dépêches de Brazzaville

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