Guinée : Moussa Dadis Camara nie son implication pénale dans le massacre de 2009

Mercredi 15 Juillet 2015 - 13:44

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Au moins 157 personnes avaient été tuées et plusieurs dizaines sont portées disparues après le massacre du 28 septembre 2009 à Conakry, selon un rapport de la Commission internationale d’enquête des Nations unies. Celle-ci avait en outre conclu à la « responsabilité pénale individuelle » de plusieurs cadres de la junte, dont le chef de la junte de l’époque, Dadis Camara.

« En ce qui concerne la responsabilité pénale, elle est personnelle, individuelle », a confié Moussa Dadis Camara à son avocat. Me Jean-Baptiste Jocamey Haba a précisé qu’en l’état actuel de la procédure, l’ex-chef de la junte a dit qu’il « ne reconnaissait pas les faits » concernant sa responsabilité pénale. Il reconnaît plutôt sa responsabilité morale et non pénale dans ce massacre, a ajouté l’avocat.

Réagissant au fait qu’il est également inculpé pour sa « responsabilité de commandement », le capitaine Moussa Dadis Camara a dit qu’il reconnait cette responsabilité « à l’image d’un père de famille qui répond des actes posés par ses enfants ». Pour lui, a souligné Me Jean-Baptiste Jocamey Haba, il ne peut pas se dérober de cette responsabilité puisqu’il était chef de l’Etat et commandant en chef des armées au moment des faits.

En exil au Burkina Faso depuis 2010, Moussa Dadis Camara a été inculpé le 8 juillet à Ouagadougou pour « complicité d’assassinats, séquestrations, viols, coups et blessures » par trois magistrats guinéens qui enquêtent sur ce massacre d’opposants perpétré alors qu’il était au pouvoir. Lundi, il a été interrogé dans le cadre de cette affaire.

D’après le rapport de la Commission internationale d’enquête de l’ONU, le 28 septembre 2009, « les forces de défense et de sécurité avaient battu, poignardé et tué par balles des opposants au régime militaire, rassemblés dans le plus grand stade de Conakry » pour réclamer que le président autoproclamé depuis décembre 2008, le capitaine Moussa Dadis Camara, ne se présente pas à l’élection présidentielle. La même source ajoute qu’au moins 109 femmes avaient aussi été violées dans ce stade et ses environs.

Moussa Dadis Camara est inculpé dans l’affaire du massacre du 28 septembre alors qu’il a annoncé en mai son intention de se présenter à la présidentielle d’octobre en Guinée. Le chef de l’opposition Cellou Dalein Diallo, avec qui il a fait alliance, estime qu’il s’agit là non moins que de vouloir que sa candidature soit retirée. Il a dénoncé une « instrumentalisation de la justice ».

Nestor N'Gampoula

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