Hommage : avril, mois de Papa Wemba (2)

Jeudi 15 Avril 2021 - 19:25

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Le deuxième volet du dossier entamé la semaine dernière sur le parcours de Papa Wemba, surnommé le « roi de la rumba congolaise » décédé  le 24 avril 2016 à Abidjan, en Côte d’Ivoire, nous emmène cette fois –ci entre 1980 et 1987. Des années qui symbolisent la réputation de l’artiste, la scission de Viva La Musica et aussi la vie cinématographique de Papa Wemba.

En 1980, la maison Visa 80 du grand Maître Franco Luambo Makiadi organisera la première tournée européenne de l’orchestre Viva La Musica. Nouvelle déception car le contrat ne fut pas totalement respecté malgré le succès foudroyant qu’a connu le groupe à Bruxelles comme à Paris.

En dépit de son image défraîchie à la suite des rumeurs de l’arrestation de ses musiciens qui auront servi  de mules au grand Maître Franco  pour le transport de la drogue vers la Belgique, Viva La Musica a reçu un accueil triomphal du public à leur retour à Kinshasa.

En mars 1982, Papa Wemba séjourne à Paris, laissant l’orchestre entre les mains de Kester et Ya Zaza. A la suite de la rumeur de son arrestation où décès, il décide de rentrer au pays. Il reçoit un accueil triomphal digne d’un pape tant à Brazza qu’à Kinshasa. Quelques jours après son retour, Papa Wemba livre avec Viva La  Musica trois concerts au Ciné Palladium. Un succès fou.

Décembre 1982, King Kester Emeneya et douze musiciens désertent le village Molokaï, avec la bénédiction de Kiamuangana Mateta. Après ce départ massif, Viva La Musica ne compte plus que Fafa de Molokaï, Maray Maray, Jadot  et Papa Wemba. Quelques mois après ce départ, Papa Wemba procède au recrutement de Lidjo Kwempa, Reddy Amisi (chant) Richacha (batterie), Iko (Lokolé) Guy Guy Toupa (percussion) .

Un mois après, Luciana intègre Viva en provenance de Kisangani. Stella Uomo et Miloson viennent également grossir les rangs. Cette année-là, la sape atteint une ampleur qu’il n’aurait sans doute jamais eue sans l’apport de Papa Wemba.

1985, Papa Wemba et son Viva La Musica se produisent au Stade du 24 novembre pour trois dates. Son  influence atteint des cimes inespérées et le Japon dont il vante les prestigieuses marques de vêtements prisées est une destination rêvée. En 1986,  il accepte l’offre d’une tournée japonaise au cours de laquelle  une base de fans japonais croissante et dévouée était en ébullition. Il en profitera pour rencontrer le designer japonais Yohji Yamamoto. Une visite de retour a ensuite été proposée pour 1987 en passant par l’Europe.

Le cinéma en 1987

En 1987, Papa Wemba devient comédien. Il tient le rôle principal dans le film belgo-zaïrois de Benoit Lamy et Ngangura Dieudonné Mweze. Il compose une bonne partie de la bande originale de ce film. Papa Wemba apparaît également en 1987 dans « Combat de fauves » de Benoit Lamy. Les acteurs principaux du film sont Ute Lemper et Richard Bohringer. En 2012, Papa Wemba a joué un petit rôle dans le film dramatique Kinshasa Kids de Marc Henri Wajnberg.

L'œil rivé sur l'Europe, Papa Wemba finit par s’y installer en 1986. L’Afrique est à la mode, les "sapeurs" envahissent la capitale, et il s’impose très vite comme une star de la world music. Juste après son installation, Papa Wemba signe deux albums entre 1986 et 1987.  « Siku ya mungu » et « L’esclave », une chanson contre l’Apartheid en Afrique du Sud et l’emprisonnement de Nelson Mandela. L'album est entièrement produit en France par Martin Meissonier (King Sunny Adé, Ray Lema).

C'est du haut de sa voix perchée et légèrement éraillée que Papa Wemba entame une tournée internationale au Japon et aux Etats-Unis, en passant par l’Europe par le biais de nombreux festivals. (La suite au prochain numéro).

 

Christ Boka et @papawemba

Légendes et crédits photo : 

Papa Wemba

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