Inflation : les prix des produits essentiels en forte hausse

Mercredi 1 Juin 2022 - 17:00

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Le panier de la ménagère est durement impacté par la flambée continue des prix des aliments et des produits de vie courante. Cette augmentation des prix (15 à 50%), notamment à Brazzaville, touche des congelés, de l’huile végétale, de la farine, des ingrédients, du sucre, du savon…

La hausse vertigineuse des prix a commencé à être observée depuis la fin de l’année 2021, en témoigne le dernier rapport de l’Institut national de la statistique (INS), à propos de l’indice des prix à la consommation sur les produits alimentaires et boissons non alcoolisées (+3,2%), les factures d’eau, d’électricité et du gaz (+1%). L’inflation s’est accentuée au cours des derniers mois en lien avec le contexte mondial actuel dominé par le conflit en Europe.

Dans les marchés domaniaux de la capitale, par exemple, au marché Poto-Poto, dans le troisième arrondissement; de Texaco, dans l’arrondissement 5 Ouenzé; ou le petit marché PV, à la gare CFCO de Brazzaville, les prix des cartons de cuisses de poulet ont augmenté de plus de 50%, un carton de cuisses de 10kg qui se vendait à 8 500 F CFA coûte désormais 11500 ou un carton de 15kg de 10 500 FCFA a augmenté à 17 000. Un litre d’huile végétale qui se vendait à 800 FCFA a augmenté à 1500, de même que le kilo de farine qui est passé  de 500 à 600 F CFA, le prix du savon de vaisselle ou de nettoyage qui a connu une hausse de 20 à 25%.

Pour tenter de contrer l’augmentation des prix des denrées de première nécessité et baisser la pression sur le panier de la ménagère, le gouvernement a adopté, en mars dernier, un plan de résilience avec vingt-trois mesures. Ce plan visait, d’après le ministre d’État, chargé du Commerce, des Approvisionnements et de la Consommation, Claude Alphonse N’Silou, à anticiper pour qu’au niveau de l’approvisionnement les stocks soient constitués, mais aussi à travailler pour que le Congo soit à l’abri d’une menace de famine.

Pour le secrétaire exécutif du Réseau des associations des consommateurs (RAC), Mermans Babounga, le plan de résilience annoncé par l’exécutif n’a pas tenu compte de la réalité du terrain et présente quelques faiblesses dans la protection des consommateurs et la promotion des produits locaux. Sur les vingt-trois mesures, a-t- il ajouté, aucune d’elles n’a fait allusion à l'appui à la recherche pour adopter progressivement l'utilisation de la farine de manioc dans la fabrication du pain et de l'aliment de bétail sur la base des produits locaux.

« Aucune mesure n’a abordé la question de réduction des importations alimentaires pour les réorienter à l'investissement local en vue de promouvoir la production du poisson et du poulet local (...) Les deux premières mesures nous paraissent floues et non muries dans un contexte de crise financière même si l'on observe l'embellie des cours de pétrole et dans la situation actuelle des pistes agricoles et du chemin de fer. On devrait sortir ces deux mesures de ce plan de résilience pour en faire un programme d'urgence de réhabilitation des transports », a estimé Mermans Babounga du RAC et qui est également le secrétaire exécutif de l’Observatoire congolais des droits des consommateurs.

Il a, par ailleurs, exhorté les autorités à faire adopter une loi sur la protection du consommateur et adopter des textes d'application des différentes mesures, surtout sur la gratuité des péages pendant douze mois pour les véhicules transportant les denrées alimentaires, intrants agro-pastoraux et halieutiques…  

Fiacre Kombo

Légendes et crédits photo : 

Un des marchés domaniaux de la capitale/DR

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