Institut national des arts : un autre avenir est toujours possible

Samedi 15 Mars 2014 - 14:30

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L’auditoire constitué autour de l’avant-première du 14 mars a gardé en tête cette note d’espérance amplifiée par le gros plan sur les écrits « Ici sera érigé l’Institut national des arts » sur le mur du terrain octroyé voici une année. Image finale du documentaire-plaidoyer d’Amal Kharrat laissant passer en filigrane l’idée qu’un lendemain meilleur reste à construire.

Une vue de l’avant-première du documentaire à l’Espace Bilembo Loin d’afficher une image lamentable de l’Institut national des arts (INA), le film projeté à l’Espace Bilembo, vendredi, a donné la preuve que des miracles qui s’y produisent. Un récit fort douloureux est attaché à l’histoire de l’institution pourtant investie d’une mission d’envergure régionale, voire continentale, s’il faut s’en tenir aux propos de son directeur général, André Yoka. Pourtant, cela n’empêche pas que les choses s’y fassent. C’est donc un bien bel hommage qu’Amal a rendu à toute l’énergie, la vitalité et la créativité à laquelle ne veulent pas renoncer la communauté de l’INA, professeurs et étudiants. C’est dans un cadre qui ne s’y prête guère, un environnement où la promiscuité aurait pour effet de tout rendre impossible que s’accomplit pourtant un travail remarquable.

L’Institut national des arts de Kinshasa, demain..., selon André Yoka, se trouve investi de trois objectifs, à savoir « présenter l’INA », « engager un plaidoyer » et par-delà, « présenter une autre image de la RDC ». C’est bien à cela que se sont attelés tous les personnages vus tout le long du film, en l’occurrence les enseignants, les étudiants et le personnel administratif. Substance de la vingtaine des témoignages entendus, à commencer par celui du Pr. Ndundu Kivuila, directeur général en exercice de l’INA à l’époque de sa délocalisation. Pris pour point de départ de tous ses déboires, le changement d’adresse de l’actuelle place où trône le Stade des Martyrs à l’immeuble de l’ex-Hôtel Astoria, l’INA désormais à l’étroit s’accommode non sans mal de cet espace inadapté. Et la salle du Zoo ne remplit pas l’office de la salle Cultrana qui faisait sa fierté dans les oubliettes depuis 25 ans. Un quart de siècle d’attente, c’est bien long et pourtant l’INA ne s’est pas campée dans l’attentisme car les choses y bougent.

Sortis de là, de ce lieu où la promiscuité est vécue tel un véritable frein à la création, les anciens étudiants de l’INA affichent pourtant des performances. Pour preuve, des extraits des créations nationales et / ou internationales repris dans le film. Étonnant que malgré tout, l’INA n’aie pas tout perdu de sa superbe, mais il est vrai que ce qui s’y fait n’est rien, comparé à ce qui pourrait s’y faire. S’il faut croire les dires des professeurs insatisfaits, vu le manque criant de matériel conjugué avec l’exiguïté des lieux, dans un milieu plus approprié il y aura merveille.

Pour André Yoka, le rêve est permis. La signification qu’il accorde dès lors aux trois points de suspension de l’intitulé du film L’Institut national des arts de Kinshasa, demain…est explicite. « Derrière ces trois points de suspension que de rêves, d’espérances, de projets et de programmes ! Parce que demain, nous rêvons tous que cet institut soit au cœur battant de l’Afrique afin que les ambitions que nous avons d’être l’antenne sensible de l’art en Afrique centrale et en Afrique tout court rayonne de ce que nous avons de plus beau dans ce pays », a-t-il déclaré. Ces mots dits en annonce de la projection ont trouvé tout leur sens pour le public venu nombreux assister à l’avant-première à sa fin.

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Photo : Une vue de l’avant-première du documentaire à l’Espace Bilembo