Intégration africaine : les chefs d’État du continent se penchent sur le sujet à Johannesburg

Lundi 28 Octobre 2013 - 12:31

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À la faveur de la Conférence économique africaine, qui se tient du 28 au 30 octobre en Afrique du Sud, les dirigeants africains et les experts en développement du monde entier débattent de l’intégration régionale et de son rôle dans le renforcement de la croissance économique et du bien-être des populations du continent, précise un communiqué

Il s’agit de réfléchir sur l’économie politique de l’intégration régionale ainsi que sur quelques solutions pratiques susceptibles de la faire progresser. Les dialogues de haut niveau portent sur des questions liées à l’intégration : les finances, la gestion des ressources hydriques, la convergence fiscale et l’harmonisation des politiques sociales. Les participants vont aussi se pencher sur les tendances et les meilleures pratiques qui ont cours à travers le continent. Avant la fin des travaux, ils découvriront les travaux réalisés par des institutions et des chercheurs africains portant sur les recherches les plus récentes et sur de nouvelles analyses concernant tous les aspects de l’intégration régionale.

Organisée chaque année sous l’égide de la Banque africaine de développement (BAD), de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) et du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), la rencontre constitue une tribune unique pour les universitaires et les nouveaux talents du continent pour présenter leurs exposés sur les politiques d’intégration.

L’Afrique enregistre une croissance économique soutenue depuis une décennie qui toutefois ne s’est traduite que par un léger renforcement de la compétitivité. Par ailleurs, cette croissance n’a que faiblement contribué à améliorer la qualité de vie des citoyens africains. En témoignent les faiblesses qui subsistent tant dans la qualité des institutions, des infrastructures, des politiques macroéconomiques et de l’éducation que dans l’adoption de nouvelles technologies. En outre, de grandes différences existent entre les économies africaines, notamment entre les mieux classées et les plus faibles.

Le président de la BAD, Donald Kaberuka, a souhaité que l’intégration africaine soit considérée comme la clé de la transformation et du développement. « Ce grand rassemblement ne doit pas uniquement servir à plaider une fois de plus pour l’intégration régionale : il doit nous donner l’occasion de trouver les voies et moyens de permettre au continent d’accéder à l’étape suivante et de faire de l’Afrique un pôle de croissance mondial à part entière. Compte tenu de l’effritement des solutions multilatérales, il s’agit du moyen le plus sûr de renforcer la résistance du continent aux chocs extérieurs. Je me réjouis des progrès constants réalisés dans des domaines tels que la réduction des tarifs douaniers. Il nous faut maintenant prendre des mesures énergiques pour éliminer les obstacles non tarifaires, faciliter les échanges commerciaux et améliorer la libre circulation des personnes. L’Afrique a la volonté politique et la vision stratégique nécessaires pour y parvenir. C’est le bon moment ! », a-t-il déclaré.

« La définition de l’intégration économique régionale doit être beaucoup plus large. En effet, la véritable intégration régionale doit comprendre les investissements dans les infrastructures régionales, les échanges commerciaux et la mobilité de la main-d’œuvre. Les pays gagneraient aussi à harmoniser leurs normes et leurs règlements, à définir une approche commune à l’égard de la politique macroéconomique, de la création d’emplois et de la gestion efficace des ressources naturelles partagées, en vue d’une réduction durable de la pauvreté et d’une transformation économique structurelle », a affirmé Abdoulaye Mar Dieye, directeur du Bureau régional pour l’Afrique au PNUD.

Les dirigeants de la BAD, de la CEA et du PNUD exhortent les Africains à effectuer des changements structurels de grande envergure

Bien que les avantages liés à l’intégration régionale soient bien connus et qu’un grand nombre de cadres juridiques aient été mis en place, le plus grand défi consiste à définir les moyens d’avancer sur ces points. L’harmonisation des normes et des règlements, le renforcement des capacités des ressources humaines et la mobilisation des dirigeants ainsi que leur volonté politique figurent parmi les principaux écueils à surmonter.

Du fait de l’accent mis sur des industries fortement capitalistiques axées sur des produits de base, l’Afrique n’a connu qu’une transformation économique limitée, accompagnée d’investissements minimes dans les secteurs manufacturier, agricole et des services. En raison de ces limitations, la création d’emplois et le développement des marchés et des institutions, nécessaires pour aider les jeunes femmes et les jeunes hommes à se bâtir un avenir meilleur, ont pris du retard.

La Conférence économique de Johannesburg a été ouverte par le président sud-africain Jacob Zuma en présence du secrétaire exécutif adjoint de la CEA, Abdalla Hamdok.

Nestor N'Gampoula