Interview. Assia-Printemps Gibirila : « Ecrire, c’est comme une seconde vie, c’est presque une nécessité »

Jeudi 19 Août 2021 - 18:18

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Assia-Printemps Gibirila est originaire du Congo et du Vietnam par sa mère ainsi que du Bénin par son père. L’éducation reçue de cette source hybride l'a rendue assez combative jusque dans son engagement littéraire dont elle nous fait part dans cet entretien.

Les Dépêches du Bassin du Congo (L.D.B.C.) : Comment est née la vocation d'écrivain qui vous habite ?

Assia-Printemps Gibirila (A.-P.G.) : Ma vocation d’autrice est un héritage familial. Mon père écrivait. « Rencontres et passions » est un recueil de poésie édité en 1961 aux Cahiers de la jeunesse. Quant à ma mère, elle nous a toujours raconté des nouvelles et des contes venus de son imagination. Une façon bien à elle de nous faire découvrir les us et coutumes du continent africain. Depuis toute petite, le papier a toujours été mon confident le plus intime. Diplômée supérieure en géographie et d’assistante sociale, mes études puis mon parcours professionnel ont  facilité cette propension pour l'écriture. J'ai travaillé pendant de longues années dans la publicité à des postes d'attachée de presse, relation publique, etc. Dans ce milieu et le social dans lequel je suis à présent, savoir écrire et parler sont indispensables. C'est en 2009 que je décide de passer le cap « écrire pour être lue », ainsi paraît mon premier roman « Mission soleil ». Depuis cette date, chaque année, un livre paraît.

L.D.B.C. : Pouvez-vous nous parler de vos publications et thématiques phares ?

A.-P.G. : Depuis plus de vingt ans dans le social, j'ai donc une sensibilité toute particulière en ce qui concerne les problématiques humaines, elles sont nombreuses : la condition des femmes, la guerre, les enfants soldats, les inégalités sociales.

Au travers de mes livres, j'aborde des thèmes touchant aux droits des femmes et à leur manque de liberté : « Elles », « maux, mots de femmes » (éditeur Les plumes d'Ocris), « Kala ou le poids du secret » et autres tranches de vie (auto-édition). J’aime faire également voyager mes lecteurs. A chacun de mes livres, ils peuvent, sans passeport, passer d’un continent à un autre. Aussi, cela me demande un temps minutieux de recherches pour être au plus proche de la réalité et avoir aussi la volonté de leur apporter un petit plus qui leur donnera l’envie de s’intéresser à tel ou tel sujet.

Mon tout dernier opus commence à Ouidah, on vit avec un terrible déchirement, ces femmes, ces enfants qui sont embarqués dans les tombeaux de la mort pour se retrouver esclaves aux Amériques. « Ainsi est née cette musique de contestation qui parle de nos larmes, qui sont comme des armes : le jazz ».

Pour écrire ce roman « Balade de la dernière ou jazzy weather », il m'a fallu dix ans de recherches. On y retrouve les temps forts de la vie des Noirs américains, leurs combats, leurs souffrances mais aussi leurs forces, leurs créativités avec la naissance du jazz. Ce dernier est un peu une piqûre de rappel sur des faits socio-politiques que l’on pense révolus ou résolus mais qui resurgissent aujourd’hui et pas seulement aux Etats-Unis.

Pour revenir à mon parcours, j’ai tout d’abord commencé par écrire des romans, des contes et des nouvelles, puis de la poésie. Naturellement est apparue cette volonté de transmettre par le biais des conférences. Être autrice-conférencière me permet de voyager en France et en Europe pour me faire connaître et ainsi élargir mon lectorat. J’essaie de me rendre disponible dès que l’on me sollicite.

L.D.B.C. : Un message ou une projection pour l'avenir ?

A.-P.G. : Puisque nous parlions des Noirs américains, « I have a dream », je souhaiterais que l’un de mes livres deviennent un film car je pense que les thèmes que j’aborde peuvent toucher un très vaste public. Chacun peut se retrouver dans la peau de l’un de mes personnages ou bien dans le contexte de l’une de mes fictions. En attendant, je prépare mon retour avec des salons qui sont déjà programmés sur ma région et dans le nord de la France. Cela n’empêche que, plus je participerai à des salons plus, j’affirmerai mon statut d’autrice-conférencière. En attendant, je vous invite à découvrir ma bibliographie et les thèmes de mes conférences  sur mon site : http://assia-printemps-gibirila.webnode.fr

 

Propos recueillis par Aubin Banzouzi

Légendes et crédits photo : 

Assia-Printemps Gibirila/ DR

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