Interview. Valérie Michel : « L’écriture est un bel exutoire »

Vendredi 30 Juillet 2021 - 13:29

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Ex-professeur des écoles, mère de famille de trois enfants, Valérie Michel est désormais romancière, poétesse et conseillère municipale dans sa ville de résidence, Chennevières-sur-Marne, dans le département du Val de marne, en France. Elle nous parle de sa passion pour l’écriture.

Les Dépêches du Bassin du Congo(LDBC) : Valérie Michel, comment êtes-vous devenue écrivaine ?

Valérie Michel(VM) : J’ai toujours eu envie de me lancer dans l’écriture, sans oser vraiment et sans en avoir le temps avec trois enfants à élever. L’écriture s’est imposée à moi, au décès brutal de ma mère, comme exutoire à ma peine. J’écrivais alors beaucoup de poèmes (j’adore la poésie). J’ai rencontré fortuitement, à cette époque, en faisant mes courses, une ancienne collègue qui a vu mes yeux rougis et m’a demandé si je m’étais enfin lancée dans la rédaction du livre que je souhaitais écrire de longue date. L’idée m’est alors venue d’écrire un roman en y insérant des poèmes, en leur donnant un rôle-clef : ainsi est né « Comme une évidence », mon premier roman, plein d’émotions et de sentiments, l’amour en particulier. Il s’agit d’un destin de femme qui traverse toutes les vicissitudes de la vie avec beaucoup de résilience, depuis son mariage jusqu’à sa mort. Il nous rappelle qu’il faut savoir profiter du présent et des personnes que l’on aime, sans perdre une seule seconde : Carpe Diem… Personne ne sait jamais de quoi seront faits ses lendemains…

LDBC : Le style, c’est l’homme, quel est le style qui vous convient le mieux ? Et de quoi parle-t-on dans vos livres ?

VM : Dans le but de surprendre mes lecteurs d’un roman à l’autre, je change le style, le ton, l’atmosphère, les lieux, les époques. Je prends la première personne ou bien un narrateur extérieur. Susciter l’étonnement me tient à cœur.

Ainsi, je passe du policier (« L’imposture ») à la romance (« L’héritière »), au Feel good drôle et romantique (« Le rêve d’Emilie »), au roman théâtral avec suspense et rebondissements (« Passage aux aveux »). J’aborde de grands sujets comme la vieillesse, les erreurs judiciaires et le milieu carcéral, l’homosexualité.

Je me lance à cœur perdu dans des hymnes : à la vérité et au pardon dans « La lettre à Elise » (fin XIXe), à la tolérance vis-à-vis de la différence dans « Les Héros de la différence » (un roman écrit sous forme de policier qui aborde les problématiques des personnes à mobilité réduite, malentendantes, homosexuelles), aux liens intergénérationnels que je considère nécessaires et salutaires, dans « Il n’y a pas d’âge pour être heureux ». Le roman « Toujours un mal pour un bien » me permet de rendre hommage aux femmes qui rencontrent des difficultés dans la procréation et la maternité (Les destins de trois femmes en souffrance se mélangent au fil du temps, et sans même se connaître, elles s’entraident). Ce roman se positionne également en faveur des dons d’organes qui peuvent sauver des vies.

Le dernier de mes romans qui vient tout juste d’être publié intitulé « Sonate au clair de lune » rend hommage aux courageux résistants pendant la Seconde Guerre mondiale, aux déportés victimes de l’horreur et aux personnes qui ont lutté contre les discriminations. Mes romans, avec des personnages bienveillants, véhiculent de beaux messages d’humanité, de fraternité, de tolérance, de solidarité pour nous amener à vivre ensemble avec plus d’ouverture d’esprit et d’entraide. Ils reprennent les valeurs fondamentales que je défends dans mon mandat de conseillère municipale.

LDBC : Qu’envisagez-vous à l’avenir ? Et que peut apporter la littérature devant les détresses du monde ?

V.M : Aussi fou que cela puisse paraître, l’écriture est devenue indispensable à ma vie. Je continuerai d’écrire aussi longtemps que je le pourrai. Je pense même pouvoir avancer aujourd’hui que cette activité, devenue une véritable passion, me permettra, à l’avenir, d’aborder plus sereinement la vieillesse et les déboires qu’elle me réserve. La vie n’est pas un long fleuve tranquille pour personne…

L’écriture, comme d’autres activités artistiques, représente une aide extraordinaire pour traverser les souffrances, les peines, les difficultés.  Nous vivons dans un monde qui, à mon goût, manque de poésie… celle des mots, mais aussi des cœurs et des paysages : pour moi, la poésie fait chanter la vie… Avec le contexte mondial que nous traversons, nous en avons besoin plus que jamais. Je vais donc poursuivre ma quête et tenter de lui donner la place qu’elle mérite…

 

Propos recueillis par Aubin Banzouzi

Légendes et crédits photo : 

Valérie Michel

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