Italie : le chef de l’Église catholique s’est rendu à Naples pour dénoncer la criminalité

Le pape François s’est rendu samedi à Naples, au cœur d’une région réputée pour ses mafias. Il y a été accueilli par une foule enthousiaste à laquelle il a toutefois lancé : « Aux criminels et tous leurs complices, avec humilité, comme un frère, je répète : convertissez-vous à l'amour et à la justice. Il est toujours possible de retourner à une vie honnête. Ces sont des mères en larmes qui le demandent ». À Scampia, quartier de Naples, connu pour abriter les trafics en tous genres, le pape François recommandé de « nettoyer l’âme », car « comme un animal mort pue, la corruption aussi pue ! ».

Il s’est rendu dans tous les lieux emblématiques de la zone de Naples ; a rencontré des malades et des prisonniers de la prison de Poggioreale. Il s’agit de quelque 120 personnes, hommes et femmes, souvent condamnés pour des faits de mafia : assassinats, trafics de drogue ou d’êtres humains, racket… Aux prisonniers, il a répété : « en volant, on gagne peut-être un peu d’argent, mais on vole l’espérance, la nôtre, celle de notre prochain et celle de la société », a dit le pape qui a exhorté à une culture de la légalité ; à ne pas persister dans le mal mais à prendre le courage et l’humilité de revenir vers Dieu « qui pardonne toujours ».

Il a condamné les organisations mafieuses « qui exploitent et corrompent les jeunes, les pauvres et les défavorisés, par le commerce cynique de la drogue et d'autres trafics. Que la corruption et la délinquance ne défigurent pas cette belle ville ! », a dit le pape qui a appelé « à un nouveau printemps » en ce 21 mars qui marque sur le calendrier l’entrée en Europe occidentale de la saison chaude.

Puis le pape a été interpellé par une immigrée philippine se plaignant du peu de cas qui est fait de leur situation. Alors, en de mots vigoureux, le Souverain pontife a lancé aux Napolitains qu’ils doivent devenir des témoins de l’accueil et de l’ouverture aux autres. « Faut-il encore rappeler cela : que les migrants ne sont pas des citoyens de seconde classe ? On ne peut pas dire, les migrants sont comme ça, et pas nous... Chaque personne sur terre est elle-même un migrant. Ce n’est écrit dans aucun livre, mais dans notre chair, notre chemin de vie ».

Il a recommandé aux prêtres de faire en sorte que leurs paroisses et leurs diocèses deviennent « des sanctuaires pour qui cherche Dieu, et une maison accueillante pour les pauvres, les personnes âgées et ceux qui se trouvent dans le besoin. Aller et accueillir : c'est comme ça que bat le cœur de l'Église mère, et de tous ses enfants, Accueille, va, avance, cherche. Espérer, c’est déjà résister au mal », a dit le chef de l’Église catholique ».