Journée mondiale de la philosophie : enseignants, étudiants et élèves débattent sur la question de l'Homme

Samedi 22 Novembre 2014 - 13:36

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Ce débat a eu lieu le 20 novembre dernier dans les jardins du Mémorial Pierre Savorgnan de Brazza à l'occasion de cette journée mondiale commémorée sur le thème "le dialogue interculturel en relation avec les transformations sociales". Instituée par l'Unesco, cette journée est célébrée tous les troisièmes jeudi du mois de novembre.

La proclamation de la journée mondiale de la philosophie est la reconnaissance instituée d’une discipline qui est plus que jamais au service de l’intelligence des êtres et du monde, a déclaré dans son mot de bienvenu la directrice générale du mémorial, Belinda Ayessa. En effet, l’université et l’enseignement en général en avaient déjà consacré la distinction dans les domaines des savoirs. Ainsi, la philosophie est un exercice perpétuel qui rattache l’homme à l’amour de la sagesse et à la culture qu’elle instruit. Et, lorsqu’un tel idéal est célébré par une institution aussi respectueuse que l’Unesco, on ne peut qu’y voir la réalisation, en un instant, de la contribution des hommes dans la construction de la paix, à travers le dialogue interculturel pour des transformations sociales espérées.

« Je suis persuadée que la journée mondiale qui suscite les réflexions de ce jour permettra la remise en lumière de la nécessité d’articuler théorie et pratique ; spéculation et action. Aussi, vais-je souhaiter à tous de faire de cette journée mondiale de la philosophie l’occasion d’une meilleure intelligence de nos sociétés prises entre les ruptures de leurs innovations et les permanences de leurs traditions. C’est l’honneur de la philosophie que de nous permettre de rendre raison de nos aspirations », a ajouté Belinda Ayessa avant de mettre les pendules à l’heure par une exhortation mettant l’homme au centre du débat. Philosopher est-ce servir la culture ?  Philosopher dit-elle, c’est servir la culture qui crée des façons d’être, des manières de se transformer et de s’intégrer dans ce monde dont ils assument aujourd’hui le destin.

"Apprendre à vivre ensemble" et "Transformations sociales"

Les professeurs Grégoire Léfouoba et Fulgence Miatourila, tous deux enseignants de philosophie ont développé respectivement ces deux sous-thèmes. Abordant le premier, "Apprendre à vivre ensemble", le professeur Grégoire Léfouoba a dit qu'il s’agit d’abord d’apprendre et ensuite de vivre ensemble. Cet apprentissage se fait dans la première cellule de l’organisation sociale qu’est la famille, considérée comme le segment le plus essentiel de la longue chaîne qui conduit à la Nation. 

Pour Grégoire Léfouoba, c'est consciente des enjeux du monde actuel que l’Unesco place la journée mondiale de la philosophie à cet exercice de méditation au tour de l’apprentissage du Vivre ensemble. Comment apprendre à vivre ensemble ? Quelle est la clé qui nous permet de comprendre cet apprentissage ? Voilà autant de questionnement posé par le professeur.

Par ailleurs, pour tenter une réflexion dynamique sur le vivre ensemble, le professeur Grégoire Léfouoba s’est posé deux questions : Qu’est ce vivre ensemble, et Comment vivre ensemble ? Après avoir apporté quelques réponses, le professeur Grégoire Léfouoba conclu en disant : « Vivre ensemble c’est savoir respecter la liberté et l’intelligence ainsi que sa capacité à raisonner de manière autonome et non de se dissoudre dans une vertu de raison extérieure à sa conscience. Vivre ensemble c’est avoir la dignité de penser que l’autre est une partie de soi. »

Fulgence Miatourila qui a exposé sur "Les transformations sociales," pense que l’Homme et le monde sont deux concepts philosophiques clés. Toutes les philosophies se sont constituées à partir de ces deux notions majeures. Ainsi, parle-t-on de deux manières de philosopher : la première va du monde vers le sujet, ce fut la préoccupation des Présocratiques, ici la philosophie est dite cosmogonie ; la seconde, qui a fait du sujet son point de départ, commence avec Socrate, la philosophie est dite anthropologie ici. Prenant le pari de Socrate, comme lui, il a voulu partir de l’Homme avant de s’occuper du monde.  Puis Fulgence Miatourila, a poussé sa réflexion sur l’incidence de son action sur l’environnement, la société ; sur les transformations sociales et leur impact tant positif que négatif.

 

Bruno Okokana