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Le manque des prix officiels donne libre cours aux harcèlements

Samedi 6 Janvier 2024 - 15:31

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De la justice à la mairie, de la police à la gendarmerie même à l’armée, du commerce aux impôts, du transport terrestre, fluvial et au transport aérien, de l’éducation à la santé, bref aucun domaine d’activité sociale n’échappe à la velléité de l’augmentation des prix de façon anarchique du service public chaque jour qui passe dans des administrations, surtout publiques.

 Il n’est pas un secret. Le commun des mortels avait bien accueilli certaines mesures prises par les pouvoirs publics telles la suppression de la gratuité dans la délivrance de nombreuses pièces administratives afin de renflouer les caisses de l’Etat depuis 2018. Mais hélas ! Cette mesure est en train de donner de la place à un rançonnement administratif. Et les sommes d’argent que l’on déverse pour se faire établir une pièce administrative varient selon l’humeur de l’agent public qui vous reçoit.

Si hier on pouvait se faire établir conjointement le casier judiciaire et le certificat de nationalité avec la somme de 1 500 FCFA, il est triste de voir que de ce côté la barre est allée un peu trop loin, car certain personnel judiciaire demande la somme de 2 500 FCFA pour une seule pièce et ce qui fera 5000 FCFA pour toutes les deux. A combien revient officiellement l’établissement conjoint de ces deux pièces ? 

Dans le même ordre d’idées, pour se faire délivrer la carte nationale d’identité, il n’est pas un secret, il fallait donner 5000 FCFA. Or, officiellement, on parlerait de la gratuité de cette pièce dans des centres d’identification. Cela est un leurre et la population se lamente car la somme varie de 10 000 à 15000 FCFA, voire plus, surtout quand on a égaré son ancienne carte pour se faire établir un duplicata.

Que dire au niveau des mairies pour des légalisations des copies et extraits d’acte de naissance et autres pièces assimilées ! C’est une vraie spéculation qui ne dit pas son nom, « à prendre ou à laisser », dit l’agent municipal public du jour.

Dans les rues des agglomérations et sur des routes nationales, il y a un rançonnage à ciel ouvert.  À combien devrait coûter le non-marquage d’un arrêt par un automobiliste ? Le prix est fixé par le policier ou le gendarme qui a suivi le geste. Et l’amende varie de 15 000F à 35 000 F CFA.

Dans des hôpitaux, il y a de plus en plus un grincement de dents relatif à la somme que l’on devrait verser pour un accouchement par césarienne, qui est loin d’être gratuit. Il va de 100 000 à 150 000 FCFA, voire plus. C’est drôle !

Que dire du prix officiel pour l’établissement du passeport ! Il est fixé à 50 000 FCFA, mais hélas ! Prenez vingt personnes qui viennent de se faire établir un passeport, demandez-leur, combien ont-ils dépensé pour son obtention. Ce sont des hypocrites qui vous diront qu’ils ont dépensé seulement 50 000 F CFA. Où va finalement cet argent que l’on demande sans reçu ?  

Gare à l’argent déversé sans que les prix ne soient fixés officiellement. Un vrai harcèlement social, une antivaleur notoire !

A bon entendeur, salut !

 

Faustin Akono

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Édition Quotidienne (DB)

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