Le pape appelle les évêques tchadiens à promouvoir la coexistence

Samedi 4 Octobre 2014 - 14:15

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Les prélats tchadiens sont venus en visite ad limina sur le tombeau des apôtres au Vatican

Le pape François a salué avec chaleur jeudi matin, les évêques du Tchad qui sont venus accomplir au Vatican leur visite ad limina. Tous les cinq ans, en principe, les évêques catholiques viennent en pèlerinage sur le tombeau des apôtres à Rome, rendent compte de la marche de leur travail dans les diocèses et recueillent de lui la « feuille de route » pour les aider pour les prochaines années.

Tout comme il l’a fait tout au long du mois de septembre où il a reçu d’autres conférences épiscopales (assemblées des évêques) catholiques africaines, le pape François a rappelé aux Tchadiens que la poursuite de leur mission de chrétiens passe par des impératifs : des prêtres de qualité ; des laïcs (fidèles non-prêtres) « solidement formés doctrinalement et spirituellement » ; la poursuite du travail social dans les domaines de l’éducation, de la santé et du développement. Mais plus que tout, il faut tenir compte du contexte du Tchad.

Dans ce pays à la confluence entre une zone sahélienne et une zone équatoriale qui marque aussi, en quelque sorte, la zone de partage entre l’ère musulmane et celle chrétienne, le pape demande aux évêques et aux catholiques d’être des ponts. « Je vous encourage à faire en sorte que l’Église, qui est respectée et écoutée, garde toute la place qui lui revient dans la société tchadienne dont elle est devenue un élément structurant, même là où elle est minoritaire ».

Sur cette voie, a rappelé le pape, le travail abattu par le premier archevêque tchadien de N’Djaména, Mgr Mathias N’Gartéri Mayadi décédé en novembre de l’an dernier à l’âge de 72 ans, a été exemplaire. « Dans un tel contexte je ne peux que vous encourager à développer le dialogue interreligieux » et à persévérer « pour promouvoir la cohabitation entre les différentes communautés religieuses. Je pense que de telles initiatives sont à poursuivre afin de décourager le développement de la violence dont les chrétiens sont les victimes dans des pays voisins du vôtre ». Ni le Nigéria voisin, ni la secte islamiste Boko Haram qui y sévit n’ont été cités mais il n’y avait pas besoin d’esquisse.

En un peu plus d’un mois, le pape François a dressé un cadre presque complet de la situation socio-chrétienne de l’Afrique et offert la clé pour aborder, en Eglise, les défis pendants. Aux évêques camerounais, début septembre, il avait recommandé de ne pas s’enrichir au milieu de leur peuple pauvre. À ceux de RDC, il avait conseillé de ne pas se mêler de politique ou, avait-il insisté devant ceux de Côte d’Ivoire, des querelles politiques. Mais il a encouragé les prélats du Ghana à continuer de faire en sorte que leur pays, une exception, soit un des rares à n’avoir jamais connu de guerres ethniques.

Lucien Mpama