Les immortelles chansons d’Afrique : « Jalousie » de Nino MalapetJeudi 26 Octobre 2023 - 19:15 Saxophoniste de renommée internationale et pilier de l’empire Bantou de la Capitale, Nino Malapet a produit des sonorités magnifiques dans le paysage musical des deux rives du fleuve Congo. Arrangeur et auteur-compositeur, il signe vers la fin des années 1950 sa sublime chanson « Jalousie ».
Cette chanson est un cha-cha-cha irrésistible écrit en espagnol par Nino et chanté par Philippes Lando, alias Rossignol, et Joseph Kabaselle, dit Kallé, dans l’orchestre Rock-A-Mambo. Ici, Tino Baroza excelle à la guitare solo, Nico à la rythmique, Roitelet à la contrebasse, Saturnin Pandi à la Tumba, Essous à la clarinette et Nino au Saxophone ténor. Le label Esengo, disons-le, sous l’initiative d’Henri Bowane, a eu l’ingénieuse idée de mettre sous sa coupe les orchestres African Jazz et le Conga Jazz auxquels il a ajouté à Rock-A-Mambo qui faisait déjà partie de son écurie. Notons que l’orchestre Rock-A-Mambo dont on parle peu fut le maître incontesté de la musique congolaise de 1957 à 1959, année durant laquelle il fut amputé de ses membres influents. Le grand Kallé le reconnaissait et jouait souvent avec cet ensemble qui, à mon sens, constitue la troisième école de la musique congolaise. Né à Brazzaville le 8 mars 1935 et décédé le 29 janvier 2012 à Brazzaville, Dieudonné Nino Malapet fut influencé par son oncle Emmanuel Damongo Dadet, créateur de l’orchestre Melo Congo, ancien sénateur du Moyen-Congo à Paris, ancien ambassadeur de la République du Congo aux Nations unies à New York. Il a vécu avec son oncle dans ces deux capitales. En 1954, il est dans l’orchestre « Negro Jazz ». En 1957, il participe à la naissance de l’orchestre « Rock-A-Mambo » avec Jean Serge Essous, Philippes Lando (Rossignol), Roitelet. Après la dislocation à Pointe Noire en 1961 de cet orchestre dont il fut le chef, Nino a rejoint ses frères de l’orchestre Bantou. Il a été chef de l’orchestre Bantou après Essous. Grâce à son leadership, l’orchestre Bantou a pu résister à toutes les situations difficiles dont il a fait face. Lui et Pandi sont les seuls qui n’ont pas abandonné le navire Bantou jusqu’à leur mort. Frédéric Mafina Légendes et crédits photo :L'artiste Nino Malapet/DR Notification:Non |