Les souvenirs de la musique congolaise : de l’orchestre Négro Band à Négro Band à tout casser (3)

Vendredi 13 Janvier 2023 - 11:55

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Les années 1966, 1967 et 1968 marquent l’épopée de l’orchestre Négro Band en Afrique de l’Ouest (Dahomey, Ghana, Côte d’Ivoire) et Paris en France, épopée qui fut couronné de succès. De retour de l’Hexagone, le Négro Band lance un cri de guerre, "A tout casser", envers les autres groupes musicaux suite à la concurrence qui s’installe sur le paysage musical congolais.

En 1966, des artistes talentueux font leur entrée dans l’orchestre Négro Band, notamment Demond Kasanaud, Raph Loumbe, Julios, Loussaint Loussala (transfuges de l’orchestre Tembo) sans oublier José Missamou et Morin Nzalakanda.

L’orchestre est composé de Demond Kasanaud, Morin Nzalakanda, Raph Loumbe, José Missamou et Nezy (chanteurs), Loussaint Loussala, Julios (solistes), Lily Ngema (guitare acc.), Sabas, Pierrot et Max Massengo (saxo.), Sadras (toubas) et Major Toumba dia Mahoungou (batteur).

A l’initiative de Jackson Gangbo (producteur et sujet Dahoméen) installé à Brazzaville, le Négro Band se rend en tournée en Afrique de l’Ouest (Dahomey, Ghana et Côte d’Ivoire). L’étape d’Abidjan fut un moment malheureux car au cours de ce séjour, le producteur fit défection et abandonna le Négro Band qui se retrouva dans la tourmente et sans moyens de subsistance. C’est grâce aux frais des droits d’auteurs de Démond Kasanaud et de Max Massengo, versés par la Sacem (Société des auteurs compositeurs de la musique), que le groupe réussit à revenir à Brazzaville.

A noter également qu’au cours de ce même séjour, quatre musiciens, en l’occurrence José Missamou, Morin Nzalakanda, Raph Loumbe, tous chanteurs, et Julios (guitariste) prennent la poudre d’escampette et disparaissent dans la nature. Ils créent plus tard à Abidjan l’orchestre les Zoulous.

En 1968, Michel Boyibanda, après avoir séjourné pendant cinq ans dans l’Ok Jazz, regagne le Négro Band. L’orchestre se rend à Paris via Libreville où il livre quelques concerts et enregistre près de trente titres dont "Mado ndimaka mokoumba" et "Gilette ya le 4 mai". Son séjour dans la capitale française durera trois mois et coïncidera avec la sortie d’un tube de l’artiste musicien franco-belge, Johnny Halliday, intitulé « A tout casser », œuvre fulgurante dont le succès traversa les frontières.

Dès son retour triomphal de l’Hexagone, le Négro Band opte pour l’appellation « Négro Band à tout casser » qui fut à titre de rappel un cri de guerre en vers tous les orchestres brazzavillois, au regard de la concurrence qui s’installe dans le paysage musical congolais, paysage qui connaît une floraison des groupes musicaux tels que les Bantous de la capitale, Cercul jazz, Mando Négro, Sinza Kotoko et autres orchestres disséminés dans les différents quartiers de Brazzaville.

Le titre "Nkoussou Joséphine" et autres ont fait briller le Négro Band à tout casser sur la galaxie musicale congolaise au cours de cette période. Ainsi, cet orchestre arrive sur la scène musicale congolaise pour casser, briser le succès et le mythe qui entourent certains orchestres de la place.

Auguste-Ken Nkenkela

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