Lire ou relire : « 50 ans déjà ! Quand cessera enfin votre indépendance-là ??? » de Kum’a Ndumbe III

Vendredi 20 Août 2021 - 11:05

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Observateur critique de l’histoire de l’Afrique depuis les indépendances, l’écrivain camerounais a voulu exprimer son ressenti sur la situation et le destin de ce continent à travers son essai.

« L’Afrique n’a plus le droit de sombrer davantage. Nous avons l’obligation de renaître de nos cendres, notre génération a le devoir sacré de recréer l’espoir avec une grande vision pour le destin de nos peuples. Nos parents ont lutté pour les indépendances, il y a quarante ou soixante ans. Aujourd’hui, nous devons résolument reprendre la lutte pour instaurer des sociétés africaines modernes, dignes, des sociétés humaines et responsables, des sociétés de justice, de paix et de tolérance, des sociétés de richesses partagées », écrit l’auteur à la page 46. Ce cri d’alarme marque le ton qui caractérise son livre subdivisé en quatre grandes parties.

La première partie, intitulée « L’indépendance, une escroquerie bien pensée ? », tente de démontrer comment l’Afrique a été prise en otage depuis la colonisation. Et les choses n’ont guère changé dans le fond, même si dans certains pays occidentaux, le colonialisme est condamné comme crime contre l’humanité. Le 21e siècle, pour l’auteur, doit être un temps de conscientisation et de sursaut face aux défis majeurs de l’Afrique, notamment les défis de paix et de développement.

La deuxième partie donne quelques leçons interpellatrices devant l’endettement croissant et paupérisant causé par des investisseurs mafieux qui privilégient les intérêts des anciennes métropoles au détriment des attentes légitimes de la population africaine. L’auteur insiste particulièrement sur le sort du Cameroun. A la diaspora africaine d’être solidaire pour investir dans le développement multisectoriel de l’Afrique, propose-t-il, car même les chefs d’Etat ne sont pas libres de leur politique économique et industrielle. L’essayiste relève à propos le cas de figure de Thomas Sankara et de bien d’autres leaders panafricanistes.

« Les grands bouleversements dans le monde et le sort de l’Afrique » sont l’objet de la réflexion de la troisième partie. Et la toute dernière implique de « revendiquer au niveau international le rétablissement de notre dignité » par la restitution des biens pillés en Afrique et en débaptisant les édifices publics portant les noms d’anciens colons et esclavagistes.

Kum’a Ndumbe III est professeur en sciences politiques, docteur en Histoire et en Etudes germaniques, et auteur de plusieurs ouvrages.

 

Aubin Banzouzi

Légendes et crédits photo : 

La couverture du livre/ Adiac

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