Lire ou relire : « Splendeur cachée » d’Alima Madina

Vendredi 5 Mars 2021 - 13:17

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L’auteure congolaise chante pour sa patrie, les amours et les peines de sa vie de femme, de mère et de poétesse.

Préfacé par Boniface Mongo-Mboussa, Splendeur caché est un recueil de poèmes dans lequel Alima Madina dévoile sa sensibilité à travers les divers souvenirs de sa vie. L’idylle est la première mélodie qui a fécondé sa mélancolie par-delà son air jovial et séduisant. L’univers des passions folles l’a laissée dans une errance qui perdure dans la quête d’un amour insaisissable. Cet amour qu’elle offre par des chants lyriques agréablement confectionnés pour exalter la noblesse des voies du Coran et des nuits d’hier du Ramadan de son enfance qui s’opposent à la violence d’aujourd’hui.

La poétesse s’indigne aussi contre la violence qui ternit l’image de sa patrie. Elle se rappelle avec nostalgie les beaux paysages des Plateaux Batékés jusqu’aux belles chutes de la Loufoulakari. Okiélé, Ngamio, Djoueri, M’foa, ces rivières de son pays qui avec leurs rapides et cataractes, ont alimenté ses contemplations poétiques. Dans le poème « Les pleurs d’un réfugié », elle écrit : « Pourquoi la splendeur de la nature, / Cette verdoyante belle peinture/ Et l’envoûtant bleu du ciel/ Ne pincent-ils plus mon cœur ? (…) Mon pays m’a ridiculisée, /Il a émietté toute ma chair. / Il a éventré toutes les mères. / J’ai horreur de ma nationalité » (page 38).

Et comme mère, elle laisse un poème testamentaire à sa progéniture (« La dignité d’une mère » page 29), y formulant tous les vœux de bonheur qu’elle lui souhaite pour étancher sa triste vie solitaire. Pathétisme qu’elle expérimente et tisse dans sa poésie exutoire, sur les traces de ses prédécesseurs et héros défenseurs de la vie, Marie Léontine Tsibinda, Tchicaya U’tam si, Sapho, Dib, ou la virtuose Franklin Boukaka.

Selon le préfacier, « la poésie de Madina, chaleureuse et douloureuse servie par une écriture sobre, est un condensé de fraternité. Ecoutons donc le couplet que nous fredonne Madina, un couplet venant de Médine. Peut-être nous apportera-t-elle un peu de lumière au milieu de cette nuit congolaise ? » (page 12).

Aubin Banzouzi

Légendes et crédits photo : 

Photo: Couverture de l'ouvrage

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