Lutte contre Boko Haram : la France décide de renforcer son contingent militaire au Sahel

Jeudi 12 Mars 2015 - 15:45

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La décision a été prise en raison des tensions liées au groupe islamiste nigérian Boko Haram autour du lac Tchad.

« On va légèrement augmenter notre chiffre sur Barkhane, on le diminue par ailleurs, sur Sangaris (en Centrafrique), pour nous donner des moyens de soutien et d'accompagnement sur les tensions qui se produisent autour du lac Tchad », a déclaré, le 11 mars, Jean-Yves Le Drian, sans donner de chiffres. Par ailleurs, le ministre français de la Défense qui apprécie la manière dont les pays concernés se sont organisés pour combattre la  secte islamique, a déclaré: « Ce qui est rassurant sur Boko Haram, c’est qu’il y a une vraie volonté des pays concernés de s’organiser entre eux et de mener le combat. C’est un élément nouveau qu’on apprécie ». Il a toutefois donné quelques précisions sur leur intervention militaire contre la secte islamique: « Nous n’avons pas la volonté d’intervenir dans le combat contre Boko Haram mais nous sommes dans le soutien logistique, notamment en carburant et en renseignement aux forces tchadiennes, nigériennes et camerounaises engagées sur le terrain ».

L'action militaire française dans la zone sahelo-sahélienne a été aussi évoquée. « Au Sahel, la nouvelle base avancée de Madama, située à la frontière libyenne au nord du Niger, sera pleinement opérationnelle au 1er juillet. Elle permettra de mieux surveiller les flux d'armes et de combattants descendant de Libye, nouveau sanctuaire terroriste, vers le sud, du Mali au Nigeria », a précisé Jean Yves Le Drian. Mais dans cette région, la situation reste toutefois tendue, notamment au Mali où la capitale Bamako a été frappée récemment, pour la première fois par un attentat qui a fait cinq morts, dont un Français, un Belge. A noter que dans le nord-Mali, les groupes rebelles restent aussi actifs malgré la négociation des accords d’Alger, qui ont été signés par le gouvernement central,  mais pas par les groupes rebelles. Pour celà, le ministre français de la Défense a lancé un appel à tous les groupes armés, notamment les Touaregs, à abandonner les affrontements et à rallier le processus politique en cours.

Signalons que la force Barkhane, déployée au Niger, au Mali, au Burkina Faso, en Mauritanie et au Tchad compte actuellement trois mille hommes.

Il faut dire qu'en République Centrafricaine, la France procède déjà  à la  réduction de des effectifs de la force Sangaris, lesquels passeront  de 2. 000 à 1. 700 hommes, passant progressivement ainsi le relais à la force de l’ONU, la Minusca. Dans l’entourage du ministre, on explique que, ces effectifs devraient chuter à moins de 1. 000 à la fin de l’année, contre 2. 600 au plus fort de l’opération en 2014. « En Centrafrique, l’amorce d’un dialogue national confirme notre perspective d'un désengagement progressif de l’opération Sangaris dans le courant du deuxième semestre », s'est justifié le ministre français de la Défense.

 

 

 

 

Yvette Reine Nzaba