Lutte contre Boko Haram : la question d’une intervention militaire internationale au Nigéria se pose

Mercredi 14 Janvier 2015 - 18:00

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La montée en puissance des terroristes de Boko Haram menace désormais non seulement le Nigeria, mais également toute la région. Face aux risques de voir s’étendre le groupe dans d’autres pays voisins, la question de la mise en place d’une coalition pour intervenir s’avère indispensable.

En effet, depuis le début de l’année, le groupe Islamiste Boko Haram multiplie les attaques dans le nord-est du Nigéria faisant plusieurs milliers de morts et des dizaines de villages rasés.

A la frontière avec le Niger, des villes et des villages entiers se sont vidés de leur population. Ces déplacés se retrouvent, pour beaucoup, au Niger dans la région de Diffa. C'est la conséquence de l’insécurité qui prévaut actuellement dans le nord-est du Nigeria où sévissent les combattants de cette secte terroriste.

Le problème que rencontre le Nigeria dans sa lutte contre les terroristes réside avant tout dans la faiblesse de son armée. A plusieurs reprises lors des attaques de Boko Haram, les militaires n’ont pas hésité à fuir plutôt qu’à sauver les habitants, installant par la même occasion un climat de défiance.

Ce manque d’action de la part du gouvernement central est actuellement en train de conduire le Nigeria dans le mur et surtout d’y entrainer les pays voisins. C’est le cas du Cameroun qui doit faire face depuis plus d’un an à des infiltrations de terroristes sur son territoire.

Pour les contrer le chef de l’Etat Paul Biya a ordonné de bombarder à plusieurs reprises les positions djihadistes. Ces derniers jours plus de cent quarante hommes de Boko Haram ont été tués par l’armée camerounaise.

Mais, malgré la volonté du Cameroun, la puissance de Boko Haram fait craindre une multiplication d'actions et notamment d'attentats, car ces terroristes ont même menacé le président Paul Biya, d’une intensification de la guerre sur son sol.

Le Tchad et le Niger sont également menacés et rien n’indique que des attaques n’y auront pas lieu dans les prochaines semaines. Boko Haram multiplie les exactions au Nigeria et gagne du terrain près des frontières avec le Niger. Le Tchad pour sa part étudie les possibilités d’intervention dans la zone frontalière avec le Nigeria et le Cameroun.

Le président du Niger, Mahamadou Issoufou estime qu’« il faut une riposte internationale » face au danger du terrorisme.

Sur le plan international, l’ONU a exhorté les autorités Nigérianes à « agir rapidement pour restaurer la loi et l’ordre », et mener des enquêtes efficaces sur les violences en vue de « demander des comptes à leurs auteurs ».

Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) a fermement condamné mardi les massacres de civils perpétrés par la milice Boko Haram, ainsi que les déplacements massifs de la population dans le nord du pays.

Face à la détérioration de la situation et surtout à l’incapacité du Nigeria à régler le problème, la question d’une intervention Internationale s’avère indispensable.

Yvette Reine Nzaba