Lutte contre la stérilité : quid de la procréation médicalement assistée en RDC

Samedi 11 Janvier 2014 - 13:00

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Auguste Kalala Mbuambua aborde la question du point de vue du droit congolais de la famille dans une récente parution de 396 pages qui meuble désormais la collection Études africaines de L’Harmattan.

L’avis de l’avocat près la Cour d’appel de Gombe, Auguste Kalala, consigné dans son ouvrage intitulé Le droit congolais de la famille et la procréation médicalement assistée est tranchant : « Les techniques nouvelles d’assistance médicale à la fécondation ne constituent qu’un palliatif à la stérilité, faute de guérison ». Il en vient à dénoncer ensuite l’écueil de ce qu’il tient bien pour une « thérapeutique de substitution ». Cette méthode usitée dans la lutte contre la stérilité, soutient-il, comporte « le risque de subvertir l’arsenal juridique, de bouleverser la parentalité, de falsifier l’identité et de dépersonnaliser le sujet humain en échange du désir narcissique de procréer ». L’homme de droit poursuit son discours se demandant : « Suffit-il de renier le réel pour que triomphe l’irréel, le fictif, fût-ce au prix d’une erreur humaine ou d’un aveu d’impuissance ? ».

« Au cœur de la bataille contre la stérilité », pense Auguste Kalala, se situe assurément « la redéfinition de la symbolique de la paternité ». À ses yeux, la portée de la procréation médicalement assistée n’est pas des moindres. En effet, il est clair que l’ancien substitut du procureur de la République manifeste de sérieuses inquiétudes estimant que la pratique susmentionnée « renouvelle l’image emblématique du père procréateur ». Ce, explique-t-il, « à la condition qu’à ce passeur de vie et médiateur de l’altérité de l’origine, soit dénié le droit absolu de désavouer inopportunément l’enfant conçu par la magie de la science ».

Plus loin dans son propos, Auguste Kalala estime que « le meilleur gage de succès dans l’exploitation présente des immenses potentialités » de l’homme passe par sa « revalorisation en tant que merveille architecturale de la création ». L’homme qu’il tient pour un être définitivement «  incomparable dans sa complexité ». Et à l’avocat de conclure que « c’est à l’aune de cette prise de conscience indissociable à tout progrès humain véritable que sera jugée l’opportunité du recours aux méthodes récentes de la reproduction ».

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

La couverture de "Le droit congolais de la famille et la procréation médicalement assistée"