Lutte contre le terrorisme: quelques Etats africains mutualisent leurs efforts face à Boko Haram

Mardi 20 Janvier 2015 - 19:03

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Des représentants de six Etats africains et de sept autres pays partenaires se sont réunis le 20 janvier à Niamey, la capitale nigérienne, en vue de mutualiser leurs efforts contre les islamistes radicaux. Il faudrait cependant compter avec le Nigeria, jusqu’ici peu volontaire à l’idée  d’une présence militaire étrangère sur son territoire pour voir ce dossier avancer cette fois-ci.

Les ministres africains et leurs chefs d’état-major, appuyés par les partenaires étrangers, sont appelés à définir des mesures concrètes pour la coordination des actions de lutte contre la secte islamique, Boko Haram. Les représentants des pays concernés tiennent deux réunions simultanées: d’abord, une première rassemblant des ministres des Affaires étrangères et de la Défense, puis la seconde, des chefs d’état-major des armées des pays du bassin du Lac Tchad (Nigeria, Tchad, Niger, Cameroun). Les partenaires stratégiques des pays engagés, notamment les Etats-Unis, la Chine, la France et l’Union européenne, ont également répondu au rendez-vous de Niamey.

En effet, la situation sécuritaire reste préoccupante dans cette partie de l’Afrique, où la secte islamique continue de sévir sans être véritablement inquiétée. Ces dernières semaines, Boko Haram a pris le dessus sur les forces régulières du Nigeria, s’installant dans plusieurs localités comme Malam Fatori, Damasak et tout récemment Baga. L’internationalisation de la secte qui multiplie des incursions au Cameroun, ne fait désormais plus de doute. D’où l’appel lancé par le président Paul Biya, aux pays de la région, à soutenir son combat contre la secte.

Depuis le 18 janvier, le Tchad a envoyé plus de 2000 soldats et déployé 400 véhicules militaires à Maltam, à l'ouest de Kousseri, près de la frontière camerounaise. L'armée tchadienne continue son déploiement dans le nord du Cameroun, pour aider à faire face aux incursions de Boko Haram.

D’après les spécialistes, pour venir à bout des islamistes, la mobilisation doit être plus importante, en homme et en matériel, notamment. Le président tchadien, Idriss Deby a affirmé que ses forces sont capables d’aller libérer la ville de Baga dans le nord-est du Nigéria, où la secte a fait plusieurs victimes ces deux dernières semaines.

Cependant la volonté du président Idriss Deby peut se heurter aux conditions posées par Abuja. Le porte-parole de l’armée nigériane avait averti que toute intervention militaire sur le territoire nigérian ne se fera qu’en conformité avec la stratégie adoptée par son armée.

Pour les autorités de ce pays, la première puissance africaine n’a besoin que des matériels pour combattre Boko Haram. Durant les récents affrontements, le Cameroun a tenté en vain de convaincre les dirigeants nigérians afin de poursuivre les islamistes au-delà de ses frontières, mais ces derniers ont évoqué des questions de souveraineté.

En décembre 2013, la France, avait organisé un sommet à l’Elysée sur la sécurité en Afrique. Elle dispose, au Tchad et au Niger, de deux bases militaires dotées de drones, d’avions de chasse et de moyens de renseignements. S’impliquera-t-elle, avec ses alliés occidentaux, aux côtés des soldats africains sur ce nouveau théâtre de la lutte contre les djihadistes en Afrique?  

Fiacre Kombo (Stagiaire)