Majorité présidentielle : le Pr Tshibangu Kalala aux arrêts

Mercredi 30 Septembre 2015 - 16:30

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Alors que la plate-forme présidentielle reste encore marquée par la dissidence des membres du G7 dont elle a du mal à digérer, il nous revient qu’un de ses cadres en la personne du député Tshibangu Kalala n’est plus en phase avec ce regroupement politique. Depuis le 29 septembre, ce professeur d’université qui passe pour l’éminence grise de cette famille politique serait écroué au Centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa.

À en croire radiokapi.net citant son assistant Roger Kanyinda, il appert que ce cadre de la coalition au pouvoir serait arrêté pour avoir réclamé ses honoraires dans le procès remporté par la RDC contre l’Ouganda devant la Cour internationale de justice en 2005. Roger Kanyinda qui, dans un premier temps, était  conduit à la prison, ensemble avec son titulaire,  a été par la suite libéré. Nonobstant la justesse de sa revendication, cet avocat de la République est donc arrêté, ajoute la source, sans autres détails. Tout ce qu’on sait dans cette affaire, c’est que la plus haute juridiction du système des Nations unies chargée du règlement des différends entre États avait alors condamné l’Ouganda pour son « invasion de la République démocratique du Congo en 1998 en violation du droit international et du droit humanitaire » en Ituri (Province Orientale).

Cet argent a-t-il été décaissé ? Et si oui, pourquoi refuser d'acquiescer à la requête du professeur qui visiblement se retrouve dans son droit le plus légitime ? Ainsi s’interroge-t-on dans l’opinion. Certains esprits voient dans cet emprisonnement une des conséquences des dernières interventions médiatiques du concerné. Il s’est, en effet, particulièrement montré très critique contre l’arrêt de la Cour constitutionnelle enjoignant le gouvernement de nommer des commissaires spéciaux dans les vingt et une nouvelles provinces issues du découpage territorial. À l’en croire, l’argument financier brandi par le gouvernement pour justifier une telle option du reste anticonstitutionnelle ne tiendrait pas la route.

Dans une approche pédagogique, cet universitaire a considéré l’arrêt de la Haute cour comme une violation du « principe dispositif » qui veut qu’une cour ne se prononce que sur la matière pour laquelle elle est saisie. Or, dans le cas d’espèce, a-t-il fait remarquer, le gouvernement n’avait rien demandé et n’était pas partie à la requête de la Céni demandant à la Cour constitutionnelle de donner son avis sur l’organisation, dans les délais, des élections provinciales prévues pour octobre 2015. Et le Pr Tshibangu Kalala d’indiquer que la Haute cour est allée au-delà de ses prérogatives en s’arrogeant le rôle de régulateur du fonctionnement des pouvoirs publics pour avoir proposé au gouvernement de prendre des « mesures conservatoires » en rapport avec la gestion de nouvelles provinces, ce qui n’est prévu par aucun texte juridique congolais.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Le Pr Tshibangu Kalala

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