Mondial 2018: la chute des légendes Messi et CR7

Dimanche 1 Juillet 2018 - 15:30

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Décidément inséparables... Lionel Messi a quitté le Mondial 2018 dès les huitièmes, battu samedi par la France. Et Cristiano Ronaldo l'a imité quelques heures plus tard, impuissant à tromper la défense uruguayenne qui le prive probablement de sa dernière opportunité d'être champion du monde.

C'était le dernier épisode en date de la rivalité décennale entre les deux immenses champions et la promesse d'un sacré choc en quarts de finale puisque les vainqueurs de France-Argentine et Uruguay-Portugal se retrouveront à ce stade du Mondial, le 6 juillet, à Nijni Novgorod.

Mais ce sera finalement sans Messi, battu 4-3 par la France, ni Ronaldo, défait 2-1 par l'Uruguay. A 33 ans, le Portugais champion d'Europe 2016 pourrait bien avoir disputé là son dernier match de Coupe du monde et terminerait alors sa carrière sans avoir inscrit de but en phase finale de la compétition... Contrairement à son grand fan Kylian Mbappé, qui vient d'y inscrire un doublé à 19 ans tout mouillé.

Ce n'est pas faute d'avoir essayé pour Ronaldo qui a inscrit quatre buts lors de la phase de groupes pour permettre à son Portugal de rêver. Impliqué, motivé, collectif, il a encore été impressionnant d'engagement face à l'Uruguay.

Mais rarement dangereux. A son crédit, une tentative cadrée dès la 6e mn mais sur le gardien de la Celeste, Fernando Muslera, une lourde frappe contrée par Lucas Torreira, resté quelques instants au sol de douleur sur le coup (12mn) et un coup-franc directement dans le mur (31e).

Muselé par Godin

L'assoiffé de buts a surtout été muselé par un défenseur aussi dégingandé qu'impitoyable, la référence de l'Atlético Madrid, Diego Godin. Le capitaine uruguayen connaissait visiblement par cœur son Ronaldo, qu'il affronte à chaque derby madrilène, et ce duel de grands joueurs a tourné à l'avantage de l'ami d'Antoine Griezmann.

Ce sont donc bien les deux Colchoneros qui se retrouveront en quarts de ce Mondial, pour un autre duel à l'accent très espagnol. 

La faute, pour Ronaldo comme pour Messi, à une équipe pas digne de leur leader technique. "C'est souvent difficile d'être au niveau d'un tel joueur", avait dit de son numéro 10 le coach argentin, Jorge Sampaoli. "C'est une lueur d'espoir, un guide pour nous et nous devrons faire de notre mieux pour être à son niveau", ajoutait-il.

Côté portugais, si Ronaldo a effectivement joué les éclaireurs en phase de poule, son équipe n'aura pas réussi à retrouver l'assise défensive qui a fait sa force à l'Euro. Le 30 juin, elle a, par exemple, laissé beaucoup trop d'espaces à un buteur comme Edison Cavani. Le Parisien ne s'est pas privé pour punir les errements, d'un doublé superbe (7e et 62mn) alors que Pepe avait arraché l'égalisation pour la Selecçao (55e).

Beau joueur autant que pressé de reprendre le jeu, Ronaldo a ensuite offert son épaule musclée à Cavani, touché à une jambe, jusqu'à sa prise en charge par un médecin uruguayen (74mn), avant de s'échiner en vain à égaliser.

Demi-finaliste en 2006, huitième de finaliste en 2010 et éliminé au premier tour en 2014, il risque bien d'en rester à sept buts inscrits en quatre Coupes du monde. Rappelons que Messi, lui, a échoué en finale lors de l'édition 2014 et buté en quarts de finale en 2010 et 2006.

Mais une statistique incroyable résume parfaitement cette histoire d'amour impossible entre la reine des compétition et ces deux immenses champions:  le Portugais et l'Argentin n'ont jamais inscrit le moindre but en matchs à élimination directe lors d'un Mondial (six buts en dix-neuf matchs pour Messi et sept réalisations en dix-sept matchs pour CR7).

Après quelques semaines de vacances bien méritées, le triple vainqueur de la Ligue des champions en titre et le Soulier d’or européen vont pouvoir se tourner vers leur carrière en club : probablement loin du Real pour le Portugais, au Barça pour l’Argentin.

Quant à leur rivalité pour l’obtention du Ballon d’or (cinq titres chacun), Messi a fait une croix dessus avec son unique but de ce Mondial. Avec quatre réalisations, CR7 peut entretenir une (faible) lueur d’espoir, à condition qu’un autre joueur du Real ne brille pas trop en Russie jusqu’au 15 juillet (Modric, Marcelo, Casimero, Ramos ou Varane)…

Camille Delourme avec AFP

Légendes et crédits photo : 

Messi et Ronaldo: deux légendes en délicatesse avec la Coupe du monde (AFP)

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