Musique : lancement de l’ « Année rumba » en trois actes

Lundi 31 Mars 2014 - 16:56

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Esquisse des manifestations à venir, la journée du 28 mars a été tout à l’honneur de ce genre musical au Centre Wallonie-Bruxelles, à commencer par la présentation de la publication Rumba Parade, recueil des partitions des « Morceaux Choisis » de la rumba congolaise en matinée suivie en soirée du vernissage de l’exposition photo de ses acteurs notables des deux rives du fleuve Congo. Et la cerise sur le gâteau, le concert Rumba parade offert par le groupe Etoko en guise d’illustration de cet art de vivre.

L’opuscule Rumba Parade, recueil des partitions des « Morceaux Choisis » de la rumba congolaiseDe connivence avec la Délégation Wallonie-Bruxelles, l’Institut national des arts (INA) s’est décidé de tout mettre en œuvre pour préserver et promouvoir la rumba congolaise. Partie de l’inédite publication des onze partitions de tubes à considérer tels des classiques de la rumba congolaise, la célébration lancée de manière faste s’annonce pleine d’ambiance.

La panoplie d’activités inscrits dans l’agenda de l’ « Année rumba » entend lui réserver une pleine visibilité. Il ne se passera désormais plus un mois sans un événement destiné à la revaloriser. Tout le reste de l’année 2014 sera émaillé de concerts, forums, expositions et d’un festival. Les rencontres participeront à tout un vaste programme qui a pour toile de fond un plaidoyer commun légitime : « inscrire la rumba au patrimoine mondial de l’Unesco ».

 

 

 

 

L’exposition ouverte au public depuis vendredi dernier se veut une belle illustration de son histoire au travers des photographies de certains ténors de la rumba qui ont contribué à lui donner ses lettres de noblesse. Aussi n’est-il pas surprenant de voir côte à côte les photos des musiciens défunts ou encore vivants, des deux Congo. Ces deux pays voisins et amis, l’on ne le dira jamais assez, ont en partage plusieurs aspects culturels dont la pratique de cet art musical est un exemple patent. Indissociable à la vie, il lui donne son tempo, rythme carrément le quotidien des peuples qui y trouvent un lieu d’expression.

Une vue de l’exposition Rumba Parade

 

 

 

 

 

 

 

Quatre variantes de rumba

La soirée s’est achevée sur des notes très dansantes de Zaïko Langa-Langa à la faveur du concert Rumba parade livré à la délégation Wallonie Bruxelles. Un déplacement jugé nécessaire pour lui donner une dimension bien plus festive que cela n’aurait été possible dans la salle Brel. Le groupe Etoko a offert son show sur un podium érigé pour la circonstance avec une piste aménagée en face question de lui imprimer une ambiance plus conviviale encore avec la participation des fins danseurs que sont les membres des groupes Bana Léo et d’Ambiance Pool Malebo. Directeur artistique d’Etoko, Eddy Mboyo, a confié aux Dépêches de Brazzaville avoir offert exprès aux mélomanes un répertoire dansant varié. C’est dire que le choix porté en majorité sur les anciens tubes avait pour but de servir aux fins connaisseurs et passionnés de la rumba présents dans l’assistance de quoi se dégourdir les jambes. La rumba « ordinaire », familière aux jeunes générations qui l’ont à portée d’écoute n’était donc pas la seule à faire fureur à la soirée. Elle a cohabité avec ses variantes, mieux ses sœurs la rumba charanga, la rumba cha cha cha et la rumba polka piquée.

À l’exception de N’sangou za yaUn extrait du concert Rumba Parade Kopa d’Antoine Moundanda et Elou de Jean Goubald, les treize morceaux entendus étaient interprétés presqu’exclusivement par quatre chanteuses. Il s’agissait en l’occurrence de Nadine Boweya, Laëtitia Boango, Jocelyne Nsasi et Grâce Kulanda. La première qui s’est illustrée dans la moitié des titres a tout particulièrement séduit le public dans Mbanda akoti kikumbi de feu Luambo Franco.

La rumba qui doit s’entendre comme l’expression de l’âme du Congo, ou se concevoir « plus qu’un patrimoine », comme le soutient le Pr André Yoka Lye, « est devenue un moyen d’exister et résister, de se tenir ». Le directeur général de l’INA, n’a pas tort de l’imager de la sorte. Avec toute la somme de sensibilités que soulève la rumba dans le souvenir des plus nostalgiques et des jeunes qui la redécouvrent toujours et encore, l’« Année rumba » est la bienvenue. Il n’est pas exclu que la célébration censée durer tout le long de l’année 2014 se prolonge jusqu’en mars 2015. Le début qui s’est voulu éloquent en a juste planté le décor.

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : L’opuscule Rumba Parade, recueil des partitions des « Morceaux Choisis » de la rumba congolaise Photo 2 : Une vue de l’exposition Rumba Parade Photo 3 : Un extrait du concert Rumba Parade