Musique urbaine : Kratos Beat, un génie des sons

Vendredi 19 Février 2021 - 11:57

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Donnez-lui des paroles, l’âme dans la chanson et le micro en main, il vous éblouira. Lui, c’est Kratos Beat, auteur-compositeur, interprète et surtout un grand amoureux du beat box et du beat making depuis son jeune âge. Grâce à son talent, sa rigueur et sa discipline dans la musique urbaine, il a su s’imposer et se faire respecter par son travail. Voyage avec l’artiste.

Dire que dans la mythologie grecque, Kratos est cette divinité personnifiant la puissance, le pouvoir, la vigueur ou la solidité ; dans les rues de Kinshasa, précisément dans l’univers de la musique urbaine, Kratos est un miraculeux du son. En dépit de leurs natures et histoires distinctes, l’artiste incarne tout aussi bien les traits de cette divinité. « Dans un autre monde, je dirai que j’étais un ange qui dansait et glorifiait peut-être le créateur. La musique c’est mon bien-être, c’est vraiment tout ce que j’ai de plus précieux et de plus profond », a-t-il confié.

Natif de la République démocratique du Congo (RDC) où il est actuellement basé, c’est depuis l’âge de huit ans que Kratos Beat est sous le charme de la musique. Pause ! En effet, Mawaza Banzila Héritier, de son nom à l’état civil, a un parcours assez atypique car son atterrissage dans l’univers musical ne s’est pas fait en toute quiétude. Pour bien le cerner, flash-back au début des années 2000, alors que le jeune homme qu’on voit aujourd’hui n’était qu’un adolescent.

Né dans une famille de musiciens, car son père et sa mère le furent, Kratos Beat avait donc tout pour embrasser une carrière d’artiste. Dans sa dynastie, ça chante, ça danse et la musique est une force. Seulement, pour ses parents, il était hors de question d’exercer la même profession qu’eux, car connaissant les rouages du métier en Afrique et plus particulièrement en RDC.

« J’ai connu un moment de guerre fatale avec moi-même et avec ma famille car il fut un temps où on ne m’autorisait pas à faire de la musique. Mes parents souhaitaient me voir devenir médecin et j’ai dû me plier à leur volonté en suivant ma formation dans une université de Kinshasa. Au bout de trois ans, j’ai jeté l’éponge pour me convertir dans l’informatique. Là aussi, je me sentais toujours frustré car tout ce que je voulais c’était de pratiquer la musique », se remémore Kratos Beat.

Ecrire son histoire pour laisser empreinte

Comme le dit un célèbre dicton, « chassez le naturel, il revient au galop », Kratos a peu à peu replongé dans l’univers de la musique où il a su convaincre tout le monde que c’était le chemin tracé pour sa vie. Auteur-compositeur, interprète et arrangeur de son, l’artiste revisite certains classiques de la rumba et ndombolo en les colorant autrement. Mais, parmi toutes les casquettes qu’il porte, son style de prédilection, c’est le beat box.

Technique musicale consistant à faire de la musique en imitant des instruments uniquement avec sa bouche et aussi en chantant, en grande partie les percussions, le beat-boxer utilise la totalité de l’appareil phonatoire et buccal, contrairement au vocaliste et au multi-vocaliste qui n’utilise que sa voix. Le beat-box demande non seulement de l’habileté mais surtout du souffle. Et dans ce domaine, Kratos Beat est un maestro.

Se positionnant également comme l’un des meilleurs concepteurs rythmiques de morceaux instrumentaux pour la musique urbaine en RDC, Kratos affirme que dans sa carrière, c’est le beat-box qui lui a permis de maitriser la programmation musicale. A ce propos, une jeune carrière et déjà une liste fournie de collaborations avec des artistes congolais et étrangers, parmi lesquels Sista Becky, Damso, LM Soldat, Mic Mac, LMB, Marshall Dixon, Marciano, Yekima de Bel Art, Ferre Gola, Daraji family… Kratos Beat a, par ailleurs, déjà participé à plusieurs concerts et festivals de musique, tant en RDC qu’à l’étranger. Il a longtemps collaboré avec l’artiste Alesh, notamment pour ses single « Biloko ya boyé » qui a été un grand succès, et « Mutu » en featuring avec Bill Clinton.

Récemment en séjour à Brazzaville pour un concert organisé en janvier dernier par l’Institut français du Congo, dans le cadre de la 4e édition de la « Nuit des idées » au Congo, Kratos a été séduit par l’étendue du talent des artistes nationaux pratiquant la musique urbaine. « La RDC et le Congo-Brazzaville ne sont pour moi qu’un seul peuple à cause de toutes les similitudes qu’on dénote. Il y a énormément de savoir-faire et dans un avenir proche naitront certainement de nombreux projets riches et festifs », a-t-il déclaré.

Merveille Jessica Atipo

Légendes et crédits photo : 

L’artiste musicien Kratos Beat/DR

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