Patrimoine documentaire : Brazzaville abrite un atelier régional sur sa préservation et son accessibilité

Jeudi 22 Novembre 2018 - 17:15

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 L'atelier qui se tient du 21 au 23 novembre vise, entre autres, à renforcer l’identification, la préservation, la promotion et l’accès au riche patrimoine documentaire, y compris le patrimoine numérique des pays de la région d’Afrique centrale pour le développement durable.  

La réflexion sur les conditions de préservation et d’accessibilité du patrimoine documentaire en Afrique centrale, thématique qui rencontre les priorités des institutions et organisations respectives, c’est reconnaître en substance que ce patrimoine est en péril dans cet espace communautaire qu’est la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), a indiqué le représentant de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Kanel Engandja Ngoulou.

En effet, dans nombre de pays d’Afrique centrale, la préservation, l’accessibilité et la valorisation du patrimoine documentaire ne constituent guère une priorité. Le constat est souvent amer : l’absence d’identification des éléments de ce patrimoine, son empilage disparate  dans des conditions inappropriées ; un nombre toujours important de documents dont la dégradation se poursuit inexorablement ; une absence de politique ou stratégie de préservation ; bref, le tableau est peu reluisant. Dans un tel contexte, si rien n’est fait, ce sont des pans entiers de l’histoire des pays de la CEEAC qui disparaîtront. D’ailleurs, c’est vers les bibliothèques et les archives que se dirigent le plus souvent bon nombre des consultants, parce que mieux traitées et mieux conservées, a-t-il martelé.

Harmoniser et développer des convergences avec les autres partenaires

Pour le représentant du directeur du Bureau régional multisectoriel de l’Unesco en Afrique centrale, Vincenzo Fazzino, cet atelier s’inscrit notamment dans deux principales exigences : d’abord, la nécessité d’engager les États de la sous-région dans des actions concertées en faveur de la conservation, la promotion et l’accès au patrimoine documentaire, ensuite, l’importance de la mise en œuvre de la recommandation, adoptée en 2015 par les États membres de l’Unesco, qui concerne la préservation et l’accessibilité du patrimoine documentaire y compris le patrimoine numérique. Cette recommandation est, à ce jour, le seul instrument international approuvé par les États et se rapportant au patrimoine documentaire.

L’Unesco, à travers son Programme Mémoire du monde, intervient pour faciliter la conservation du patrimoine documentaire mondial avec les techniques les mieux appropriées : aider à assurer un accès universel au patrimoine documentaire et faire prendre conscience, partout dans le monde, de l’existence et de l’intérêt du patrimoine documentaire. « Les conclusions de vos travaux permettront à l’Unesco non seulement de mieux cibler ses interventions dans la région mais aussi  de les harmoniser et développer des convergences avec les autres partenaires », a-t-il souhaité.

Ouvrant au nom du ministre l’atelier régional sur la préservation et l’accessibilité du patrimoine documentaire pour le développement durable en Afrique centrale, le conseiller administratif et juridique du ministre de la Culture et des Arts, Romain Poungui, a indiqué que le thème de celui-ci n’est pas anodin, loin sans faut, car il est d’une brûlante actualité. « En effet, depuis 2015, l’Unesco avait adopté une recommandation sur la préservation et l’accessibilité du patrimoine documentaire. Un état de lieu de la mise en œuvre de cette recommandation dans nos pays d’Afrique n’a donné, à ce jour, que des résultats mitigés. Pourtant, en cette période de la mondialisation, du contact des cultures et de la numérisation, la préservation et la promotion du patrimoine documentaire constituent un enjeu crucial. La capacité de nos pays à assurer la préservation et l’accessibilité de la mémoire documentaire me semble une condition impérative du développement, car le potentiel du secteur en matière de création de richesses et d’emplois est indéniable de par sa transversalité », a-t-il déclaré.

Ainsi, pour faire du secteur culturel un des leviers de la croissance économique des pays d’Afrique centrale, il convient de faire de la préservation et l’accessibilité du patrimoine documentaire un véritable cheval de bataille,  bataille qui tournera indubitablement autour des notions telles que  la restauration du patrimoine documentaire ; le développement du partenariat ; la mutualisation des compétences et des ressources ainsi que la mise en réseau des institutions, pense-t-il. Notons que cet atelier se tient à point nommé. Car du 27 au 30 novembre, Brazzaville abritera la première réunion des ministres de la Culture des pays membres de la CEEAC, dont l’objectif sera la mise en œuvre de la stratégie sous- régionale sur le développement et la promotion de la culture en Afrique centrale.

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Une vue du podium Photo 2 : Les participants posant à l’issue de la cérémonie d’ouverture

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