Patrimoine: Guy Talis Tchitembo milite pour la revalorisation de la culture du Kouilou

Mercredi 25 Avril 2018 - 18:45

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Le chanteur, compositeur et responsable de l’orchestre tradi-moderne «Wol-Tchiloango», dont la musique se fonde sur la recherche socio-culturelle en milieu vili et au sein du royaume Loango, a déploré, dans un entretien avec Les Dépêches de Brazzaville le 25 avril, que certaines langues et danses du département soient de plus en plus abandonnées de nos jours.  

Vivifier la langue et surtout la culture vili, tel est l’objectif que s’est fixé Guy-Talis Tchitembo en créant, en 2001, «Wol-Tchiloango», qui veut dire l’or, la richesse royale dans son contenu culturel. Constitué de huit membres, le groupe dispose déjà d’un album sur le marché, sorti en 2009 et intitulé "Kuwusunn" (s’entendre) et qui comporte huit titres en vili composés par l’artiste lui-même, à savoir "Tang-m-tone" (citer les défauts), "Nsitchi-Ndungu" (le batteur de tam-tam), "Lelik ou Lélikage" (danse populaire exécuter autrefois dans le Kouilou que l’artiste veut ramener sur la scène), "Liyembi" (chapelle ardente), "Mvili-Mpund" (le Vili est tranquille ou le Vili aime la paix), "Kunn bu bumba" (tous les dons proviennent de là où nous venons), "Tchitutikini" (mauvais compagnon) et "Kuwusunn", le titre de l’album.

Les clips de quatre de ces titres ont déjà été tournés et sont diffusés sur des chaînes de la place. La musique de «Wol-Tchiloango» se fonde sur la recherche socio-culturelle en milieu vili et au sein du royaume Loango. «J’ai commencé avec la musique typique. J’ai choisi de composer et chanter en vili pour valoriser notre richesse, notre patrimoine culturel», a confié Guy-Talis Tchitembo. Dans ses chansons, l’artiste interpelle, éduque et dénonce les maux qui minent les familles et la société.

Par ailleurs, pour lui, l’on devrait être fier des langues locales, celles de nos contrées qui forment la richesse culturelle du pays. Mais, selon l'artiste, le constat fait au Kouilou est que, outre le vili, le yombé et le lumbu, d'autres langues qui faisaient la fierté de ce département ont disparu. On entend plus parler des langues comme le koti ou le lindji. D'après Guy-Talis Tchitembo, ce fait découle d’une certaine négligence à les perpétuer et d’une certaine gêne à valoriser sa culture. «Nos langues se meurent, elles commencent à disparaître. C’est un véritable danger. Dans le Kouilou, les gens se gênent de parler les langues du terroir», a-t-il regtetté.

Cependant, a poursuivi l'artiste, la menace de disparition ne pèse pas seulement sur les langues mais aussi sur les danses traditionnelles. On ne voit plus les gens exécuter certaines d'entre elles comme le U'kuangue ou le Lélikage. Sur la scène musicale, véritable outil qui devrait permettre de valoriser et de promouvoir ces danses et langues locales, elles sont quasiment absentes. Pour Guy-Talis Tchitembo, il est nécessaire de les revaloriser pour permettre au Kouilou de garder sa diversité culturelle qui fait sa richesse. «Nous devons repartir à la source et sauvegarder notre patrimoine culturel», a-t-il lancé.

Ancien membre du groupe tradi-moderne Bane B’Siane, Guy-Talis Tchitembo a opté pour les chansons à thème. Il est connu pour ses célèbres compositions en vili signées dans l’album de cet orchestre intitulé "Lelu Lelu", sorti en 1998. Il s’agit notamment de : "Lelu Lelu" (cette fois-ci), "Tu zitusianu minu" (Sachons nous taire), "Yimanganu" (critiquez comme il vous plaira) et "Kadi likanda" (à chaque famille ses problèmes).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lucie Prisca Condhet N’Zinga

Légendes et crédits photo : 

Guy-Talis Tchitembo

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