planification familiale: une stratégie de réduction de grossesses chez les jeunes

Jeudi 6 Mars 2014 - 15:59

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Les grossesses précoces deviennent une réalité banalisée en RDC. Selon l’enquête de démographie et de santé, il est démontré que cinq sur dix adolescents âgés de 15 à 19 ans ont déjà eu leurs premiers rapports sexuels; deux sur dix les avaient avant l’âge de 15 ans ; entre 20 et 24 ans, neuf sur dix adolescents ont eu des premiers rapports sexuels. L’âge moyen de premier rapport sexuel est passé de 17 ans en 1991 et à 14 ans en 2002.

 En RDC 20% de grossesses proviennent des adolescents et des jeunes. Il faut alors agir pour aider ces jeunes qui ont des comportements sexuels à haut risque à adopter de bonnes pratiques sexuelles. Et dans ce changement de comportement des jeunes, les professionnels de médias et les responsables des ONG ont un rôle à jouer. C’est pourquoi le Programme national de la santé de l’adolescent (PNSA) appuyé par le projet C-Change de l’Usaid a organisé le 5 mars une journée d’information à leur intention. Au programme, deux thèmes ont été retenus : la planification familiale et les violences basées sur le genre.

L’unique orateur, le Dr Didier Lukeme du PNSA qui a aisément développé ces deux sujets pense qu’il faut que les parents parlent de la sexualité avec leurs enfants en leur faisant voir que « seule une sexualité responsable peut les mettre à l’abri de ce qu’on dénonce aujourd’hui  à savoir les grossesses précoces et les violences sexuelles ».

 La planification familiale  des adolescents est donc à encourager dans la mesure où elle contribue à la réduction des grossesses précoces, elle retarde l’âge des premiers rapports sexuels et permet à l’enfant d’avoir une longue scolarité. Cependant, les jeunes, regrette l’orateur, n’ont pas accès aux services de planification familiale.

L’insuffisance d’information sur la planification familiale, l’insuffisance des services adaptés aux adolescents, l’insuffisance des prestataires compétents, l’insuffisance d’engagement politique et de financement, les fausses informations sur les produits contraceptifs sont autant d’obstacles qui empêchent les jeunes à bénéficier d’une bonne planification familiale sans oublier les mauvaises croyances religieuses qui découragent les utilisateurs de la planification, la rupture des stock et non disponibilité de toute la gamme des méthodes contraceptives.

En dépit de ces obstacles, le Dr Didier Lukeme pense qu’il faut améliorer la santé de reproduction des adolescents par la planification familiale. Pour ce faire, il faut promouvoir les droits des jeunes à l’information et aux services  de santé de reproduction, subventionner la vente des préservatifs, former des pairs éducateurs dans la communauté, organiser des services de la planification familiale aux adolescents et jeunes. La plus grande recommandation, soutient le Dr Didier Lukeme, il faut  former les parents à communiquer efficacement avec leurs enfants pour rompre le silence qui entoure la sexualité.

Violences sexuelles un problème de santé publique

La montée en flèche de ces violences, explique le Dr Didier Lukeme, sont dus  notamment à la guerre, à la pauvreté, à l’usage abusif de l’alcool, aux croyances religieuses et ancestrales, aux normes accordant plus de contrôle sur le comportement de femmes. Pour barrer la route à toutes ces violences qui se vivent au quotidien, il est temps, recommande–t-il, de mettre un terme aux facteurs favorisants ces violences, de promouvoir le dialogue entre les parents et les enfants. Il propose aussi de dénoncer  tout cas de viol, de savoir dire non aux avances de certains hommes, de lutter contre la pauvreté par l’apprentissage d’un métier.

Aline Nzuzi

Légendes et crédits photo : 

Une éducation sexuelle permettra aux jeunes d'eviter des grossesses precoces