Pourparlers de paix : Russes et Ukrainiens retournent à Istanbul

Samedi 17 Mai 2025 - 14:00

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Moscou et Kiev ont tenu des pourparlers le 16 mai à Istanbul, en Turquie, concrétisant une volonté de dialogue qui est pour l’instant loin de tenir toutes ses promesses. 

Après les initiatives volontaristes de Washington des semaines écoulées ayant enfin permis aux Américains et aux Russes de prendre langue au plus haut niveau, la présence des émissaires de Kiev et de Moscou dans le pays où ils étaient, il y a trois ans, sur le point de conclure un accord de paix avant l'interposition critiquée de l’ex-Premier ministre britannique, Boris Johnson, en faveur de la poursuite du conflit, signifie que l’Ukraine et la Russie veulent dialoguer.

Ces nouvelles discussions ont eu lieu sans que les deux parties se soient accordées sur l’observation d’un cessez-le-feu de 30 jours exigé par les alliés européens de Kiev contre l’avis de Moscou. Depuis le déclenchement des hostilités le 22 février 2022, lorsque mettant à exécution son intention de « démilitariser et dénazifier », la Russie s’est lancée à l’assaut de l’Ukraine sous le format d’une « opération militaire spéciale », les positions restent tranchées de part et d’autre.

D’un côté l’Ukraine tient à reconquérir les quelque 18% de son territoire sous contrôle russe et reprendre ses droits sur la Crimée annexée en 2014 ; de l’autre la Russie considère comme définitivement acquises les positions qu’elle occupe depuis lors. À cette surenchère territoriale s’ajoute pour les autorités russes la demande renouvelée que l’Ukraine ne soit pas admise dans l’Otan, tandis que leurs homologues de Kiev revendiquent les garanties substantielles de sécurité.

A Istanbul, la seule avancée notée à l’issue de la rencontre de près de deux heures entre Russes et Ukrainiens est la promesse d’échange de prisonniers au nombre de 1000 personnes de chaque côté. Les parties se sont déclarées disposées à se rencontrer à nouveau alors que  sur le terrain les combats ne connaissent pas de répit.    

En trois ans de guerre, les pertes chez les deux voisins sont colossales et interpellent les dirigeants concernés sur la nécessité d’écourter les souffrances des populations. Les obstacles posés par les exigences des uns et des autres sont de nature à compliquer la tâche de la médiation turque, surtout si Kiev et Moscou, au lieu de privilégier le contact direct, se laissent dicter la voie à suivre par des intermédiaires moins portés vers un dénouement pacifique de la guerre.

La position globalement « anti-guerre » de l’administration du président Donald Trump sur ce conflit dissuadera-t-elle ses homologues Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky de continuer à souffler sur les braises de l’escalade ? La question reste posée.

Gankama N'Siah

Légendes et crédits photo : 

Les drapeaux russe et ukrainien / DR

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