Présidentielle 2016 : Freddy Matungulu affûte ses armes

Mercredi 22 Juillet 2015 - 18:00

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Après avoir pris sa retraite anticipée au Fonds monétaire internationale (FMI), l’ancien ministre du premier gouvernement de Joseph Kabila (2001-2003) revient sur la scène politique congolaise avec un nouvel état d’esprit et une grande ambition : jouer demain les premiers rôles dans la conduite des affaires de l’État. À la tête de son parti politique Congo na Biso (CNB), il sait que cela est possible….      

Au fur et à mesure que se rapprochent les échéances électorales en RDC, nombreux sont les acteurs politiques qui sortent de leur réserve pour participer au débat démocratique. Freddy Matungulu Mbuyamu Ilankir n’entend pas rester en marge du processus de requalification de la donne politique en RDC. Des États-Unis où il est établi, il mesure déjà la hauteur de l’enjeu, lui qui ambitionne la présidence de la République à l’horizon 2016. Il doit batailler ferme pour régénérer dans les consciences, après une longue absence au pays motivée par ses fonctions au sein du FMI. Une réadaptation s’impose donc pour l’ex ministre de Joseph Kabila, présenté par certaines mauvaises langues comme déconnecté des réalités sociopolitiques de son pays.

Un cliché qu’il refuse d’endosser. « Non seulement que je suis né et que j’ai grandi en RDC, j’ai connu les conditions d’école primaire telles que nous les connaissons, les conditions de l’école secondaire telles qu’on le vit dans notre pays. J’ai fait mon premier cycle universitaire à l’Université de Kinshasa, puis je suis venu en formation à l’étranger », s’explique cet ancien ministre des finances et du budget dans une récente interview réalisée à Bruxelles et diffusée sur quelques chaînes locales. En fait, il avoue n’avoir rien perdu de son attache avec la terre de ses ancêtres, lui qui, au terme de sa formation, est revenu au pays pour enseigner pendant six années de suite à la faculté des sciences économiques. Son cursus personnel est flatteur et témoigne de son ancrage sociologique dans un pays qu’il connaît parfaitement bien. L’homme qui ne se considère pas comme un « produit de l’étranger » déclare connaître « intimement » la RDC et sait ce qu’il aura à faire une fois aux affaires. Il se veut différent dans son approche du règlement des problèmes de son pays et entend mettre son expertise au service de la communauté.

Plaidoyer pour le Fmi

Contrairement à une certaine opinion tendant à récuser la politique d’ajustement structurel dont les effets sont souvent durement ressentis au niveau des populations, le président de CNB joue plutôt la carte de la tempérance, invitant à faire la part des choses, entre la perception et la réalité. « Fondamentalement, ce que le FMI essaie de faire, c’est d’amener les dirigeants des pays membres à bien gérer leurs économies, l’objectif final étant de faire en sorte qu’il y ait amélioration des conditions de vie de façon générale tout en maintenant la stabilité de l’économie mondiale », explique-t-il. Et d’ajouter que la préoccupation essentielle pour cette institution financière internationale est de concourir à une gestion efficiente des pays de sorte à booster l’économie génératrice des activités susceptibles de soutenir les emplois. Dans le cas de la RDC, il pense s’être conformé à ce mode de gestion, appliqué avec bonheur entre 2001 et 2003, comme en témoignent les résultats obtenus. Le pays avait effectivement renoué avec les activités économiques après plusieurs années de contraction. Un motif de fierté pour Freddy Matungulu qui invite ses compatriotes à un devoir de mémoire sur sa gestion, digne d’éloges.

Les défis de l'heure ?

Et pour reconquérir les cœurs de ses compatriotes, ce technocrate avéré tient à se mettre d’abord à leur écoute en œuvrant en synergie dans une optique de développement soutenu par le programme d’action qu’il est en train de peaufiner. Il veut, pour ainsi dire, se muer en facilitateur pour, dit-il, « permettre aux Congolais de commencer à travailler pour que leur volonté de voir leur pays grandir retrouver sa place ».

Parlant du dialogue en vue, Freddy Matungulu s’interroge sur son opportunité dès lors qu’on en parle quelques mois seulement après les concertations nationales de 2013 qui ont échoué d’autant plus qu’aucune de grandes résolutions arrêtées n’ait connu jusqu’à ce jour un début d’exécution. Il évoque la bonne foi des participants comme une condition-clé de réussite et martèle sur la nécessité d’un arbitrage neutre. Le leader de CNB pose par ailleurs comme préalable l’énoncé clair que lesdites assises ne feront jamais le lit du glissement et qu’elles n’aboutiront pas à la formation d’un énième gouvernement d’union nationale.

 

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Le professeur Freddy Matungulu

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