Province de l’Équateur : des rebelles de la Seleka signalés à Gbadolité

Jeudi 9 Janvier 2014 - 15:56

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L’infiltration dans le nord du pays d’éléments armés venus de la Centrafrique fait craindre un effet déstabilisateur.

La situation sécuritaire dans la province de l’Équateur n’est pas très bonne par ces temps qui courent. Des informations en provenance de cette partie de la République font état de l’infiltration, depuis déjà plusieurs semaines, d’éléments armés venus de la Centrafrique. Il s’agit précisément, à en croire le représentant spécial adjoint de la Monusco qui s’est exprimé sur la question mercredi au cours d’un point de presse, des Forces armées de la Centrafrique (ex-Faca) qui seraient en train de traverser le territoire congolais. Ces militaires centrafricains ont traversé la frontière dès la prise de Bangui en mars 2013 fuyant l’offensive militaire menée par les ex-rebelles de la coalition Seleka. Ils s’étaient retrouvés en RDC avec armes et bagages et leurs dépendants au grand dam des populations locales obligées de cohabiter avec ces nouveaux venus.

Entre-temps, de l’autre côté de l’Ubangui frontalier de la Centrafrique, des centaines des déplacés fuyant les affrontements entre les ex-rebelles de la coalition Seleka et les miliciens Anti-Balaka à Bangui. Ils ont trouvé refuge dans certains territoires de la province de l’Équateur dont Libenge, Zongo et autres. La fermeture officielle de la frontière par les autorités de Bangui consécutive à l'opération « Sangaris » n’a pas empêché les Centrafricains à affluer en RDC.

Dans la foulée de ces arrivées massives, l’on noterait aussi l’infiltration des quelques éléments Seleka dont la grande partie se serait déportée en Province Orientale. «Des ex-rebelles de la coalition Seleka [...] sont déjà sur le territoire congolais. Leur présence a été signalée dans certaines localités et des populations commencent à fuir ces zones-là », a affirmé Abdallah Wafi. Toutefois, aucune précision n’a été donnée sur le nombre de ces combattants ni sur l’ampleur des déplacements de population. À Gbadolité, Zongo, Ngele et d’autres localités de l’Équateur, la présence de nombreux civils centrafricains dans les rangs desquels se retrouvent des militaires armés, inquiète.

Cette promiscuité fait craindre la résurgence des mêmes effets que les mouvements de population et de guerriers en provenance du Rwanda à la suite du génocide de 1994. « Il faut prendre toutes les dispositions pour que ce qui s’est passé dans l’est de la RDC ne se reproduise pas dans l’Équateur ou la Province Orientale », a indiqué Abdallah Wafi ajoutant que la Monusco allait s’employer pour appuyer les autorités congolaises en leur permettant de faire face aux différentes menaces qui surgissent dans le pays.

La situation que connaissent actuellement la Province Orientale et l’Équateur requiert de la part du gouvernement une attention soutenue. Pour éviter que cette horde d’éléments incontrôlés ne perturbent l’ordre public et la quiétude dans ces deux provinces, des mesures idoines devront être prises très rapidement pour  neutraliser ces rebelles fugitifs, en commençant par les désarmer.

Alain Diasso