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A qui la place?

Samedi 21 Janvier 2023 - 16:30

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Le jour où le consensus se formera autour de l’élargissement à six du nombre des membres permanents du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (ONU), avec un siège attribué à l’Afrique, se posera une question cruciale : quel pays représentera le continent ?

Car une chose est de réclamer son « dû », et là-dessus l’Afrique a pleinement raison, une autre est de ne pas se mentir à soi-même en montrant aux yeux du monde que l’on a balayé devant sa porte. Laquelle porte est encore envahie de détritus consécutifs aux innombrables querelles internes dont l’Afrique a du mal à se départir.

La différence fondamentale avec les cinq membres permanents actuels- Etats-Unis, Russie, France, Chine, Grande-Bretagne- est qu’ils sont des pays ou des fédérations soudées parlant chacun ou chacune d’une seule voix. Cela n’est pas le cas de l’Afrique dépendante des humeurs d’une cinquantaine d’Etats souvent pris en défaut par l’engagement de décider ensemble.

Bien entendu qu’aujourd’hui plus qu’hier, le poids de l’Afrique comme acteur important de la scène internationale est une réalité. Qu’il s’agisse de sa contribution à la lutte contre le réchauffement climatique, contre l’extrémisme violent ou d’autres menaces qui pèsent sur l’humanité, la participation du continent est indéniable.

On devrait même dire que la part prise par l’Afrique dans la marche du monde est historique au regard des sacrifices qu’elle a consentis au même titre que d’autres continents lors des deux conflits majeurs du siècle dernier, en 1914-1918 et 1939-1945. Au cas où tous les obstacles émanant du refus des cinq « Grands » de démocratiser l’institution suprême de l’ONU viendraient à être levés, l’Union africaine saura-t-elle départager les candidats au siège tant convoité ?

Le débat sur cette question hautement stratégique relèvera-t-il de la seule compétence de l’organisation panafricaine, des cinq pôles formant les entités sous régionales –Nord, Est-Ouest, Centre, Sud-, ou se laissera-t-on dicter le choix de l’heureux élu par l’extérieur ?

Réfléchissons-y dans le moment présent où le temps en perspective semble tout de même encore un peu long.

Gankama N'Siah

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Édition Quotidienne (DB)

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