Réligion : "Etre chrétien ou être mafieux : il faut choisir", dit le pape

Samedi 21 Février 2015 - 16:15

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Tout comme son prédécesseur Jean-Paul II, le pape François invite la mafia calabraise à se convertir.

Ce sont des mots très dures que le pape François a eus samedi matin au Vatican où il rencontrait quelques 7000 pèlerins, venus de Cassano all’Jono, diocèse situé en Calabre, dans le sud de l’Italie. Autant dire en pleines terres de la mafia calabraise, la fameuse Ndrangheta à laquelle le cinéma a consacré des productions sublimes. Avec, en accompagnement, l’image de violences impitoyables pour qui s’attaque à elle ou transgresse ses règles.

En effet, c’est au crime organisé qu’il s’est adressé, par-delà les pèlerins rassemblés dans la Salle Paul VI samedi. Des pèlerins dont-il a d’abord loué la profondeur de foi. « J’ai pu le toucher du doigt lors de ma visite en juin dernier dans cette région », a reconnu le pape qui a toutefois, reconnu que devant la réputation du phénomène répandu de la mafia, il faut choisir. Car, « on ne peut se dire chrétien et violer la dignité des personnes. Une personne qui appartient à une communauté chrétienne ne peut pas programmer et accomplir des gestes de violence contre les autres et contre l’environnement ».

Pour le souverain pontife, les gestes extérieurs de religiosité, « ne suffisent pas pour se dire chrétien et opérer en communion avec le Christ et son Eglise tant qu’ils ne sont pas accompagnés d’une authentique et publique conversion, mais sont accomplis par ceux qui, au contraire, sont dans la  méchanceté et l’arrogance typique de ceux qui ont choisi le mal. Et ceux qui ont choisi une telle voie, sont affiliés aux organisations du crime organisé, je renouvelle l’appel pressant à la conversion ».

« Ouvrez votre cœur au Seigneur!» a lancé le Souverain pontife. Il faut dire qu'en mai 1993 déjà, le défunt pape polonais Jean-Paul II s’était adressé directement aux organisations criminelles du sud de l’Italie et particulièrement aux mafias. « La vie appartient à Dieu », avait-il dit.  « Et il n’est du pouvoir de personne, d’aucune organisation humaine de piétiner ce droit sacré. Mafieux, repentez-vous, convertissez-vous au Christ », avait-il tonné, lui aussi au cours d’une messe à Agrigente, en Sicile.

Lucien Mpama