Restrictions sanitaires covid-19 : bars et terrasses se mettent au pas

Mercredi 30 Juin 2021 - 17:22

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Depuis la publication, le 22 juin, de l’arrêté du gouverneur assortie des amendes à payer en cas de non-respect de la fermeture décidée par le président de la République et le rappel à l’ordre brutal imposé aux récalcitrants, notamment avec la confiscation des chaises et tables par la police, les débits de boisson concernés se sont résolus à fermer.

 Cheetah 2, terrasse la plus fréquentée de Bon Marché (DR)Le 15 juin, à partir de Goma, le président de la République avait annoncé « la fermeture des discothèques et boîtes de nuit durant quinze jours ». Cette mesure était au nombre des décisions prises après avoir observé « une recrudescence de la progression du virus, avec une troisième vague qui est déjà à nos portes », avait-il dit. Et de souligner alors que « le variant indien sensiblement contagieux est déjà en opération en RDC, il est très contagieux et cela nécessite des mesures efficaces pour cantonner sa progression ». Le contexte ainsi énoncé, les autorités espéraient une stricte observance de cette disposition de la part des tenanciers des bars, terrasses, discothèques et boîtes de nuit tous concernés. Mais non ! Le lendemain et le reste de la semaine, il n’en était toujours rien.

À malin, malin et demi. Pensant avoir trouvé une parade aux mesures édictées par le président de la République, plusieurs continuaient de fonctionner comme de coutume. La seule différence, extinction des lumières et musique jouant en sourdine ou carrément pas de musique, espérant de la sorte doubler la vigilance des autorités. Le gouverneur Gentiny Ngobila s’est montré plus fin qu’eux. La semaine suivante, à dater du 22 juin, il a signé un arrêté assorti d’amendes assez salées. C’est dire qu’il avait dans son viseur les propriétaires des débits de boissons, mais pas que. Les clients aussi n’avaient qu’à bien se tenir. En cas d’ouverture, les tenanciers de terrasses, bars et lounge bars devraient débourser entre cent mille et un million de francs congolais,

Quant au client, ce serait dix mille francs. Plus sévère avec les boîtes de nuit, elles devraient débourser entre deux cent mille et deux millions de francs congolais. Le client serait soumis à une amende de dix mille francs. Dès lors, tous ceux qui avaient encore grand peine à se conformer aux mesures en vigueur ont commencé à se mettre au pas. Les plus récalcitrants, à l’instar de Cheetah 2, terrasse réputée de Bon Marché, un des quartiers chauds de la ville, se sont vu confisquer chaises et tables. En effet, quoique ce dernier ait avancé comme argument le fait qu’il fasse aussi office de restaurateur, ce qui n’est pas faux, on lui a fait savoir en semaine qu’il ne pouvait dépasser le seuil des 50% de sa capacité d’accueil habituelle. Ce, sous peine d’être soumis au paiement d’une amende équivalente à celle imposée aux terrasses, bars et lounge bars, soit entre cent mille et un million de francs congolais. Quitte à rappeler, en sus, que selon les mesures édictées par le chef de l’Etat, « les restaurants seront opérationnels, avec les mesures barrières dont la prise de température et le lavage des mains ». Chose qui n’est pas toujours d’application.

A Matonge, un autre des quartiers chauds de Kinshasa où la vie nocturne paie bien, les terrasses et bars ont fermé boutique à la suite de la promulgation de l’arrêté du gouverneur. Sage résolution qui leur a évité de subir les mêmes dommages que Cheetah. Les patrouilles policières de passage n’ont pas hésité à ravir quelques biens et à créer la panique auprès de la clientèle.

En outre, il convient de rappeler que le président avait annoncé l’annulation de « toutes les activités prévues en marge des festivités du 30 juin, fête de l’indépendance ». Par ailleurs, cette date marque aussi la fin des quinze jours de fermeture exigés aux terrasses, bars et lounge bars. Pour beaucoup, le 1er juillet devrait marquer le retour en force de ces derniers, question de se remettre au plus vite de la crise financière qu’aura occasionnée la fermeture. Il faut dire que plusieurs des gérants et autres employés desdits commerces, notamment les serveurs et serveuses qui dès lors n’ont pas droit à leur salaire se trouvent en mauvaise posture. Difficile de joindre les deux bouts quand on n’a pas travaillé la moitié du mois, quoique en réalité ce soit une semaine, cela pèse toujours sur la vie des ménages de plusieurs, affirment-ils.  

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Cheetah 2, terrasse la plus fréquentée de Bon Marché (DR)

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