Santé : le CHU de Brazzaville face aux défis de l’hygiène

Mardi 30 Mars 2021 - 15:15

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Définie comme un ensemble de mesures destinées à prévenir les infections et l'apparition de maladies infectieuses, l’hygiène hospitalière se focalise, entre autres, sur le nettoyage et la détersion, la désinfection, la conservation. Au Centre hospitalier et universitaire (CHU) de Brazzaville, certaines de ces mesures ne sont pas observées.

Le CHU de Brazzaville, plus grand hôpital dans la pyramide sanitaire du pays, ne dispose plus de toilettes au point où les selles et autres excréments humains sont jetés dans les herbes au sein de cet établissement.

A cela, s'ajoute également la défectuosité du système d’adduction d’eau. Le seul forage existant fournit de l’eau à un rythme irrégulier.  Aussi, on note le problème d’électricité. Chaque coupure plonge l’hôpital et ses compartiments dans le noir, à l’exception de certains services clés comme la réanimation, le laboratoire, la néonatologie et le bloc opératoire qui sont alimentés par un groupe électrogène.

Dans les services, les questions de propriété et d’hygiène se posent également avec acuité. La beauté observée sur les murs extérieurs cache le vrai visage des salles d’hospitalisation. C’est le cas à la maternité où des malades (femmes enceintes) côtoient les marques de sang répandues sur les murs, les toiles d’araignée ou de la poussière. « C’est inadmissible, comment peut-on hospitaliser une personne dans une telle salle ? Nous étions obligés d’acheter de l’eau et du détergent pour nettoyer la salle nous-mêmes », s’est plaint un garde-malade à la maternité.

Sur le plan clinique, le CHU de Brazzaville éprouve aussi des difficultés pour réaliser certains examens médicaux, surtout au niveau de l’imagerie médicale par manque de réactifs. La majorité des patients sont orientés vers les officines privées tenues par des médecins. Pour des pathologies nécessitant une intervention chirurgicale, les personnels soignants n’hésitent pas à autoriser des patients à louer du matériel à l’extérieur. « Je suis allé louer un appareil chez un médecin à la cité pour qu'on puisse opérer ma sœur hospitalisée au CHU. C’est le médecin traitant qui m’a envoyé et j’ai payé 100 000 FCFA pour la location, alors que les frais d’opération sont versés au CHU », a témoigné le parent d’une malade.

Cet état de choses sera résorbé certainement avec la concrétisation du projet de rénovation des infrastructures d’eau et d’assainissement du CHU de Brazzaville. Ce projet est cofinancé par le gouvernement et l’Agence française de développement. Il porte sur la réalisation d’un nouveau réservoir d’eau potable de 500m3 semi-enterré, assorti d’un dispositif de chloration, d'un forage de 30m3 d'eau par heure, le remplacement d’une partie des réseaux d’eaux pluviales dans les bâtiments. L’autre espoir repose sur le crédit de douze milliards de FCFA octroyé par la Banque de développement des États de l’Afrique centrale.

Le CHU est appelé à déployer des efforts au niveau du service des urgences où des malades sont pris en charge dans les couloirs. Selon des témoignages, la grande réanimation, les unités de prise en charge des Accidents vasculaires cérébraux et le pavillon de prise en charge de la Covid-19 et d'autres épidémies, sont équipés en lits électriques, respirateurs, aspirateurs, défibrillateurs, gazomètres et autres appareils de haute technologie pour la gestion d'un malade en urgence.

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Un garde-malade allant déverser les selles dans les herbes ; vue d’une salle à la maternité /Adiac

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