Voir ou revoir : « Les ondes du désespoir »

Jeudi 9 Octobre 2025 - 20:20

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Avec « Les ondes du désespoir », le réalisateur camerounais Nathan Assidakai signe un court métrage poignant et visuellement puissant, qui rappelle combien la nature, lorsqu’elle se déchaîne, peut emporter bien plus que des maisons : elle ravage aussi des vies, des repères et des rêves.

Sorti cette année, le film de 22 minutes s’impose comme une véritable chronique du désastre climatique et social vécu dans le Nord du Cameroun. Le récit s’ancre dans le village de Dava, au bord du fleuve Logone, régulièrement frappé par les inondations. Mais en 2024, la montée des eaux dépasse l’imaginable. À travers le regard d’Atikafoung, jeune habitant du village, le film « Les ondes du désespoir » capture avec une intensité rare la lutte d’une communauté contre une nature devenue imprévisible. Les images d’eaux envahissantes, de toîts submergés, de visages marqués par la peur et la résignation traduisent une détresse collective, mais aussi une résilience inouïe.

Nathan Assidakai ne se contente pas de filmer une catastrophe : il donne une voix à ceux qu’on n’entend presque jamais. Le drame se déploie avec une sobriété documentaire, mais une mise en scène poétique qui mêle la beauté du paysage à la brutalité de la perte. Le spectateur ressent le poids de chaque goutte d’eau, comme un symbole d’un désespoir grandissant.

Au-delà du drame écologique, le film « Les ondes du désespoir » est une métaphore du combat pour la survie, de la dignité humaine face à l’injustice du sort. C’est aussi une interpellation : que reste-t-il à un peuple lorsque sa terre se dissout sous ses pieds ? Par ce film, Nathan Assidakai nous confronte à une réalité souvent ignorée, celle des victimes silencieuses du changement climatique, au cœur même du continent africain.

La morale de ce court métrage est claire et universelle : la nature ne trahit pas, elle réagit. Si les hommes persistent à ignorer les signes qu’elle envoie, ils seront tôt ou tard submergés, au propre comme au figuré. Le film « Les ondes du désespoir » nous invite à écouter ces ondes, celles de la douleur, mais aussi celles d’un appel à la conscience et à l’action collective.

Merveille Jessica Atipo

Légendes et crédits photo : 

L’affiche du film/DR

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