Santé publique : François Barateau souhaite un accompagnement pour les autistes

Lundi 5 Avril 2021 - 15:45

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L’ambassadeur de France au Congo, François Barateau, a indiqué le 2 avril qu’accompagner les enfants autistes et leur famille est une nécessité lors de la table ronde organisée à l’occasion de la Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme commémorée sur le thème « autisme, brisons le silence ».

L’autisme est un trouble du développement d’origine neurologique dont les signes peuvent être identifiés avant l’âge de trois ans.

L’objectif de la journée a été de briser le silence autour de ce trouble d’origine neurologique en vue d’une bonne prise en charge et une inclusion.

De même, sensibiliser les décideurs et toutes personnes de bonne volonté pour soutenir l’action de prise en charge réalisée par les différents acteurs de la Case Dominique et des autres écoles spécialisées ainsi que de montrer que  l’environnement a un impact important dans la vie des personnes avec du spectre autistique.

Le diplomate français a énuméré les piliers indispensables pour permettre aux enfants de maximiser leur potentiel : le dépistage précoce, la prise en charge et l’accompagnement des familles dans son allocution d’ouverture.  

« La France… où 7 000 000 personnes sont touchées par l’autisme--- s’est engagée assez tardivement, il faut avoir l’honnêteté de le reconnaître, à mieux prendre en compte ces enfants qui, il y a quelques années encore, étaient entièrement laissés à la charge de leurs familles et condamnés à vivre dans des hôpitaux psychiatriques », a-t-il déclaré.

François Barateau a annoncé le plan élaboré par son pays sur ce trouble neurologique dénommé « Plan autisme » qui repose sur l’inclusion des enfants. Ce plan, poursuit-il, s’articule autour de cinq engagements forts : remettre la science au cœur de la politique publique en la dotant d’une recherche d’excellence, intervenir plus précocement auprès des enfants présentant des différences de développement,  rattraper le retard en matière de scolarisation,  soutenir la pleine citoyenneté des adultes ainsi que le soutien des familles et reconnaissance de leur expertise.

La coordonnatrice de l’école Case Dominique, la sœur Pélagie Ida Louvouandou, a renchéri que l’école s’est engagée à la détraumatisation des élèves et à la scolarisation des élèves ne pouvant plus intégrer les écoles formelles pour des raisons de retard scolaires, de maladies et de détraumatisation profonde.

« L’école a fait de l’exclusion son combat et de l’autisme son défi dès la première édition de sensibilisation sur l’autisme célébrée au Congo en 2015 sur le thème « autisme au Congo, parlons-en », a-t-elle indiqué.

De même une unité de prise en charge spécifique a été mise en place pour les enfants vivant avec des troubles envahissants du développement et ceux avec les troubles du spectre autisme.  Cette unité, poursuit-elle, accueille, repère, détraumatise, rassure, socialise, accompagne scolarise, forme et assure la guidance parentale et familiale.   

Par ailleurs une équipe de périnatalité a été initiée et formée au repérage des signes précoces, ajoutant que l’année 2021, un service des auxiliaires de vie scolaires sera mis en place pour soulager les parents, les enseignants et les autres intervenants dans la prise en charge spécifique. 

La célébration de cette journée a été marquée d’un panel sur « l’autisme au Congo, brisons le silence », du message lu par la directrice générale du mémorial Pierre-Savorgnan- de-Brazza, Belinda Ayessa.

Le panel a porté sur la définition de l’autisme, les manifestations, le diagnostic, la nécessité de prise en charge avec handicap, l’environnement scolaire et son unité pédagogique de prise en charge des élèves à besoins très spécifiques ainsi que le témoignage. 

Les panelistes ont expliqué que l’autisme se manifeste par une altération des interactions sociales et de la communication et par des intérêts restreints et répétitifs : les troubles de communication, de langage et de la communication se manifestant à la fois au niveau de la compréhension et de l’expression qui peut être verbal ou gestuel.

« Au Congo, ces enfants ne sont pas toujours compris. Certains parents à la recherche de solutions adaptées peuvent  être happés par des rebouteux aux traitements inhumains. La non connaissance de ces troubles parfois vu comme la sorcellerie entraine des dérives dramatiques », ont-ils indiqué.          

La directrice générale du mémorial Pierre-Savorgnan-de-Brazza, Belinda Ayessa, a indiqué que la célébration de cette journée se situe dans la stratégie des Nations unies pour l’inclusion du handicap.

 « Le thème général choisi allie tout à la fois la préoccupation légitime sur le sort de celui qui souffre de ce handicap. Beaucoup reste à faire pour sortir en effet de la stigmatisation dont sont victimes les autismes entre imaginaire de croyances sociaux à l’anormale et les interprétations  tous azimuts », a dit Belinda Ayessa, ajoutant : « Nous savons désormais que  pour les personnes vivant avec handicap, les dispositifs d’appui passent nécessairement par les services de soutien en familles, vie scolaire et les voies de socialisation adaptées » 

 

Lydie Gisèle Oko

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