Sécurité : arrestation des infiltrés de nationalité rwandaise

Mercredi 28 Décembre 2022 - 13:45

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Des personnes membres des Forces de défense rwandaise présentées par les autorités congolaises auraient infiltré l’armée ainsi que des personnalités politiques congolaises et de la société civile alors que les places stratégiques de Kinshasa auraient été visées par leurs actions sur le territoire congolais.

L’armée congolaise a indiqué que ses services de sécurité viennent de détecter et démanteler un cas d’espionnage des Rwandais opérant à Kinshasa. Ces personnes suivies depuis quelques mois ont été officiellement dévoilées par le vice-ministre de l’Intérieur, assisté des porte-parole de l’armée et de la police, au cours d’un briefing diffusé le 27 décembre sur les antennes de la Radiotélévision nationale congolaise.

Les autorités congolaises ont, en effet, présenté deux espions rwandais dont l’un est un élément du Rwandan defense force (RDF) qui agissait sous la couverture d’une organisation non gouvernementale de développement dénommée « African health development organization ». Ils sont tombés dans le filet des services de sécurité congolais avec deux de leurs complices. Selon ce briefing, ces espions avaient non seulement infiltré quelques officiers des Forces armées de la République démocratique du Congo (Fardc) mais aussi des personnalités politiques de grande envergure, ainsi que des opérateurs économiques et membres de la société civile. « Le téléphone crypté du militaire rwandais, après exploitation par les enquêteurs, a révélé que ce dernier a eu accès aux différents sites stratégiques de la capitale et ce, en complicité avec certains officiers généraux et supérieurs des Fardc», indiquent les autorités congolaises. Celles-ci affirment que d’autres espions sont recherchés d’autant plus que l’organisation sus-évoquée avait ouvert des antennes dans les provinces du Kwango, du Kwilu, du Kasaï, ainsi que du Nord et Sud-Kivu.

Il est également indiqué que « l’acquisition, par ces espions, d’un important patrimoine foncier dans le périmètre de l’aéroport international de N’Djili et de la base militaire de Kibomango a laissé entrevoir la préparation d’un plan machiavélique similaire à celui qui a été à la base de l’assassinat de Juvénal Habyarimana et de son homologue burundais, Cyprien Ntaryamira ». D’après la présentation faite par le porte-parole des Fardc, le général Sylvain Ekenge, il y a dans ce groupe Juvénal Nshimiyimana Biseruka (né en 1964, Rwandais et marié). Il a été retenu contre lui des griefs d’espionnage, abus de confiance, incitation des militaires à commettre des actes contraires au règlement et corruption.

Le second est Moses Murokore Mushabe (33 ans, Rwandais). Selon les services, les photos saisies dans son ordinateur le montrent en tenues militaires RDF avec ses collègues. Le grief mis à sa charge est l’espionnage. La troisième personne présentée est Remy Nganji Nsengiyumwa, alias Djuma (42 ans, présumé Congolais). « Il manipule plusieurs nationalités, dont celles de la RDC, sous prétexte qu’il est de la tribu Hunde alors qu’il ne parle ni sa langue maternelle, ni le swahili sauf le kinyarwanda. Il dit être né à Goma, alors que le curriculum vitae saisi dans ses effets indique qu’il est né à Uvira pendant qu’il dispose d’une carte de réfugié burundais en Ouganda », affirment les services congolais. Il lui est reproché l’espionnage. Il y a également le colonel Santos Mugisha Ruyumbu (42 ans, militaire congolais). Les griefs mis à sa charge sont la trahison et la violation de consignes.

Les services de sécurité congolais compttent poursuivre des investigations sur la base de pistes et d’éléments de preuves fournis par ceux qui sont appréhendés et rassurent la population qu’ils sont à pied d’œuvre pour démanteler ce réseau des criminels et mettre hors d’état de nuire tous les complices, aussi bien civiles que militaires.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Le vice-ministre de l'Intérieur encadré par les porte-parole de la police et de l'armée, lors du briefing

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