Société civile : un rapport fait état de l’effectivité des mesures de gratuité en matière de santé

Mercredi 21 Janvier 2015 - 11:45

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Le Conseil de concertation des ONG de développement (CCOD) a présenté, le 20 janvier à Brazzaville, devant la presse et les partenaires, les résultats de son étude sur l’effectivité de la gratuité du traitement antirétroviral, de la césarienne et des antipalustres décrétée par le chef de l’État.

Le vaste champ d’action de ce rapport a porté sur l’évaluation des politiques publiques de développement du secteur santé.

Le rapport est très précis sur les questions de santé des populations vulnérables (personnes vivants avec le VIH-Sida, mère-enfants, peuples autochtones), la gratuité aux soins et services de santé des personnes démunies, l’opérationnalisation du système de référence et contre référence, la mise en place d’une clinique mobile pour les peuples autochtones, le système d’homologation des produits pharmaceutiques et sur la création d’un laboratoire de contrôle de qualité.

Le rapport a apprécié la gratuité du traitement du paludisme des enfants de zéro à quinze ans. Il souligne au terme de l’enquête menée auprès des ménages et des usagers que la morbidité liée au paludisme oscille encore jusqu’à 65%, l’automédication à 20% et la tradithérapie à 2%.

Par ailleurs, le rapport souligne qu’on peut relever l’effectivité de la gratuité du paludisme qui actuellement est minée par trois problèmes majeurs à savoir : le déficit de communication qui laisse les bénéficiaires dans l’ignorance du circuit de la gratuité, les ruptures intempestives de stocks d’anti-palustres et les effets secondaires des molécules utilisés pour le traitement.

Sur ce sujet, le CCOD) recommande l’implication de la société civile  dans une campagne de sensibilisation du public sur la gratuité du paludisme, son circuit et son étendu.

« Il faut qu’on puisse revoir le circuit du malade dans les hôpitaux et centres de santé. Que les malades ne payent pas avant de connaître leur diagnostic pour qu’ils bénéficient réellement de la gratuité du paludisme. Par contre pour la gratuité de la césarienne, 60% de femme affirme avoir reçu leur kit opératoire gratuitement et 40% disent le contraire parce qu’elles ont dû compléter soit de l’alcool où autre chose dans le kit de la césarienne » a commenté le docteur, Alain Bikindou, coordonnateur des programmes à l’ONG médecin d’Afrique.

Cette étude souligne aussi que sur les trois cent cinquante et un ménages enquêtés ayant connu une maternité au cours des trois dernières années, 8% l’ont été par césarienne. Quelques dificultés sur l'effectivité de cette mesure de gratuité sont enrégistrées notamment la rupture récurrente de stock des Kits de césarienne (allant parfois jusqu’à 6 mois), des Kits incomplets et le manque d’anesthésie et d’antiseptique dans les kits.

 

« Si certains hôpitaux complètent par le budget de l’hôpital les produits manquants, d’autres les font payer aux parturientes, de même que certaines charges telles que le droit du bloc d’où la perception par ces derniers de non gratuité » commente le rapport.  

C’est ainsi que le conseil de concertation des ONG de développement (CCOD) préconise de mieux sensibiliser les usagers sur l’étendue de la mesure de gratuité de la césarienne pour éviter les malentendus et améliorer l’approvisionnement des kits de gratuité par un réserve  plus régulier et plus complet et mener une campagne de sensibilisation à l’endroit des femmes autochtones.

Le rapport note également l’effectivité de la gratuité à toutes personnes éligibles. En 2013, 40% des personnes vivant avec le VIH-Sida (PVVIH) étaient sous traitement antirétroviral (ARV) dont 19% des femmes enceintes et 15% des enfants. Le taux de captation des enfants (15%) est encore faible. Il y a donc lieu de revoir la stratégie.

Alors, le conseil de concertation des ONG de développement (CCOD) avertit les pouvoirs publics d’améliorer l’approvisionnement en traitement antirétroviral (ARV) par le perfectionnement du système d’information sanitaire et la formation des gestionnaires des médicaments, le plaidoyer auprès des gestionnaires des fonds de gratuité du ministère de la santé pour l’amélioration du rythme de décaissement des fonds et de dynamiser le plan stratégique de l’élimination de la transmission pour améliorer la couverture en PTME.

Et, la prise en charge du traitement des PVVIH qui actuellement est confrontée à un sérieux problème de rupture de stock en ARV et des réactifs dû à une défaillance du système d’information sanitaire (non maitrise des files actives), à la gestion de médicaments et au retard de décaissement pour l’achat sur le fond de gratuité du ministère de la santé.

Enfin, le rapport présenté par le conseil de concertation des ONG de développement (CCOD) n’a fait l’approbation de tout le monde. Car il ne précise pas la durée du travail abattu et n’a concerné que cinq département sur les douze que compte le Congo. L’équipe de rédaction de ce document fait aussi état de l’indisponibilité des personnes ressources et des difficultés d’accès aux sources documentaires. Ce groupe de travail n’a pas émis des hypothèses pour contourner les éventuelles difficultés de terrain. Il y a plus des chiffres disproportionnés et les recommandations de ce document sont moins pertinentes.

Fortuné Ibara