Soudan: des garanties de sécurité exigées pour acheminer l’aide

Jeudi 4 Mai 2023 - 16:06

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Les Nations unies ont demandé, le 3 mai, des garanties de sécurité « au plus haut niveau » pour assurer l'acheminement de l'aide au Soudan, après le pillage de six camions transportant de l'aide alimentaire.

« Ces engagements sont une condition préalable à une action humanitaire à grande échelle », a déclaré le responsable de l'Organisation des Nations unies (ONU) pour les affaires humanitaires, Martin Griffiths, qui s'exprimait depuis Port-Soudan, lors d'une visioconférence avec des journalistes à Genève.

« Nous avons besoin d'avoir un engagement au plus haut et très publiquement, et nous devrons concrétiser ces engagements par des accords locaux », a-t-il dit, avant d'indiquer que six camions transportant de l'aide alimentaire pour le Programme alimentaire mondial de l'ONU ont été pillés alors qu'ils étaient "en route" vers le Darfour, dans l'Ouest du Soudan.

« L'environnement est donc instable. Nous avons donc besoin de ces engagements, c'est l'une des obligations qui m'incombent, je pense, dans le cadre de cette visite dans la région », a-t-il assuré.

Le haut responsable onusien se trouvait, le 3 mai, à Port-Soudan, ville côtière soudanaise où l'ONU s'est repliée en raison de la guerre, pour rencontrer notamment des responsables des principales agences humanitaires. « Les discussions que j'ai eues ici et celles que j'ai eues en chemin, à Nairobi, m'ont clairement montré que le désir et la volonté des agences humanitaires d'agir sont plus forts que jamais », a-t-il indiqué.

« Le deuxième aspect sur lequel j'ai déjà commencé à travailler ici aujourd'hui est de m'assurer que nous avons des engagements publics, clairement donnés par les militaires, afin de protéger les systèmes humanitaires pour qu'ils puissent opérer », a-t-il expliqué.

Signalons que les premières cargaisons d'aide humanitaire arrivent au compte-goutte dans le pays, où un habitant sur trois dépendait de l'aide humanitaire avant la guerre.

 « Encourager les gens à ne pas partir »

Des centaines de milliers de personnes ont déjà fui le Soudan pour trouver refuge dans les pays voisins, en majorité en Egypte, au Tchad et au Soudan du Sud. Selon Martin Griffiths, cet exode devrait se poursuivre. Mais, a-t-il relevé: « Nous devons fournir de l'aide à l'intérieur du Soudan pour encourager les gens à ne pas partir, à ne pas avoir besoin de partir ».

« Nous disposons d'un plan pour savoir où nous pourrions nous déployer, nous disposons d'un plan pour l'acheminement des fournitures », a-t-il assuré.

Les humanitaires? a-t-il dit, ont besoin « d'un accès et d'un pont aérien » et « nous avons besoin que les fournitures ne soient pas pillées », a-t-il indiqué, avant d'expliquer que l'ONU avait demandé aux parties en conflit « d'accepter des discussions sur l'ensemble des questions humanitaires ». « Le pillage des stocks humanitaires à travers le pays est un phénomène très triste », a-t-il ajouté.

Martin Griffiths a, par ailleurs, plaidé en faveur d'une levée des « obstacles bureaucratiques à l'acheminement de l'aide au Soudan ». « Il n'est pas facile d'obtenir des visas ou des certificats de circulation. J'ai moi-même eu quelques difficultés à obtenir des visas, mais d'autres personnes, en particulier des ONG internationales, m'ont dit aujourd'hui qu'elles avaient vraiment besoin d'aide dans ce domaine », a-t-il détaillé.

Il a également appelé la communauté internationale à se mobiliser pour financer l'appel de 1,7 milliard de dollars pour le Soudan, lancé avant le conflit, et qui est financé à hauteur de 200 millions de dollars.

 

Yvette Reine Nzaba

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