Stade des Martyrs : le village de la Francophonie détruit

Mardi 3 Décembre 2013 - 18:03

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Cette décision de l’autorité de la ville-province de Kinshasa vise à assainir ce site en vue de le remettre à son propriétaire.

Le village de la Francophonie, installé sur l’esplanade du stade des Martyrs, a disparu. Tous les kiosques qui restaient sur ce site sont en train d’être détruits sur instruction de l’autorité urbaine.

Selon des sources proches de la ville de Kinshasa, cette décision vise à assainir cet endroit en vue de permettre au stade des Martyrs de recevoir, début 2014, une activité sportive internationale. « Le commissariat national à la Francophonie avait cédé ces installations à la ville de Kinshasa. Comme la Fifa avait besoin de ce stade pour le mois de février prochain et que l’autorité urbaine n‘avait pas encore trouvé un endroit pouvant accueillir ce village, elle a décidé carrément de le détruire en vue de permettre au stade de récupérer son espace et de se préparer pour accueillir cet événement », a indiqué un des superviseurs de cette opération.

Ce responsable a précisé que les planches, bois et autres matériaux récupérés lors de cette opération de démontage des kiosques seront néanmoins remis à l’autorité urbaine qui devra les affecter à d’autres usages.

L’opération « Kin-propre », au stade des Martyrs

Pour beaucoup, il était temps que l’hôtel de ville décide de la destruction de ces installations, qui encombraient le site du stade de Martyrs. « Avec leur vieillissement, ces cases ne correspondaient plus à ce site », a souligné un témoin de cette destruction. Alors que pour un autre, le détournement de l’usage de ce site [il était transformé en un quartier de débits de boisson], ne pouvait que conduire à cette décision. « Les bistrots et autres restaurants de fortune installés dans ces kiosques ont rendu insalubre. Ce qui ne convenait pas à l’image de marque de ce stade », a-t-il appuyé.

La démolition de tous ces kiosques fait, en effet, ressortir ce qu’était devenu le village de la Francophonie. L’endroit a l’air d’un paysage ravagé par un cyclone. Mais, l’on constate également que l’insalubrité avait envahi ces installations jusqu’au point que les herbes sauvages ont poussé jusque derrière les « cases », comme dans un vrai village.

En plus du démontage des kiosques, les équipes de la ville devront également s’atteler à nettoyer cet espace en vue de lui rendre son visage d’antan. Mais, l’on constate que beaucoup d’autres personnes n’ont pas été prêtes à quitter ces endroits parce qu’en plus d’y exercer leur commerce, leurs kiosques servaient également d’habitation. Ce qui fait que pendant que les équipes s’attèlent au démontage, on voit d’autres kiosques fermés à clef et d’autres dont les propriétaires sont assis devant les entrées, comme pour défier ces marteaux et arrache-clous qui font tomber des chevrons et madriers. Pour ces derniers, en plus de chercher un endroit pour réinstaller leur commerce, ils devront également se chercher un logis.

Ces installations, rapelle-t-on, ont été montées pour récévoir le quatorzième sommet de la Francophonie organisée à Kinshasa en orctobre 2012. Il y a près de deux semaines, le Commissariat national à la Francophonie les avait cédées à la ville de Kinshasa, pour toutes fins utiles.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Le site du village de la Francophonie, avec certains kiosques déjà détruits.