Terrorisme: le groupe islamique Boko Haram tente de s’installer au Cameroun

Mercredi 27 Août 2014 - 18:15

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Au nord du Nigeria à la frontière avec le Cameroun, les attaques de Boko Haram sont  devenues quotidiennes et s’intensifient de plus en plus. Depuis le 26 août, de nouveaux combats ont opposé des éléments du groupe islamiste nigérian aux soldats camerounais. Le chef de la secte Boko Haram,  Abubakar Shekau, a annoncé pour la première fois placer  une ville nigériane sous leur loi, le califat islamique.

La secte islamique Boko Haram tente de renforcer sa présence à la frontière camerounaise. Au lendemain d’un assaut sur la ville de Gamboru Ngala, située au nord-est du Nigeria, les combattants du groupe islamiste ont tenté de faire exploser le pont de Fotokol qui relie le pays à l’extrême-nord du Cameroun. L’armée nigériane semble être en difficulté face aux islamistes de Boko Haram, notamment dans les localités frontalières.

 Dans une vidéo obtenue de l’Agence France presse(AFP), le chef du groupe Boko Haram, Abubakar Shekau, a imposé le « califat islamique » à Gwoza, une ville du nord-est du Nigeria. « Merci à Allah qui a donné à nos frères la victoire à Gwoza qui désormais fait partie du califat islamique », a déclaré Shekau dans cette vidéo de 52 minutes. « Nous n'allons pas quitter la ville, c’est pour y rester », affirme Abubakar Shekau. Au mois d’avril, à la suite de l’enlèvement des 200 jeunes filles nigérianes, les États-Unis ont mis à prix sa tête pour 7 millions de dollars.

Selon un rapport de l'agence humanitaire des Nations unies (Ocha), la secte islamique s'est emparée en août de Gwoza, dans l'État de Borno. D’après des témoignages d’habitants, de responsables de la sécurité et d’experts l’armée nigériane a disparu abandonnant des zones entières du nord-est du pays aux mains de Boko Haram.

Du côté de l’Armée camerounaise, c’est la même menace. « Ce n'était pas facile. Il y a eu d'intense échanges de tirs entre nos gars et eux », a confié à Rfi un policier camerounais. Il explique même que pendant les affrontements, les militaires camerounais ont pris le dessus et ont d'ailleurs récupéré un pick-up (avec armes embarquées) que les Boko Haram avaient positionné sur le pont. Selon cette même source, « les militaires nigérians présents lors de l'attaque de Gamboru ont tenu pendant un bon bout de temps avant de lâcher prise parce que les assaillants étaient plus nombreux qu'eux ».

La vaste offensive de Boko Haram s'étale sur plusieurs fronts aussi bien au Nigéria qu’au Cameroun. Deux villages camerounais étaient tombés sous le contrôle de Boko Haram, mais l’Armée a minimisé l’ampleur de l’attaque. Pas plus tard que le dimanche soir,  les autorités camerounaises ont accueilli environ 500 soldats nigérians qui ont cédé face aux feux de Boko Haram. L'armée nigériane a démenti toute fuite de ses troupes évoquant un « repli tactique ». Près de 300 soldats seraient restés, installés dans des écoles de Fotokol, en attendant leur rapatriement vers l'État de l'Adamawa, côté nigérian.

Cette nouvelle démonstration de force des insurgés a entraîné d’intenses combats, selon des habitants. « Ils se sont concentrés sur le poste de police et la base militaire mais nous craignons qu'après ils se retournent contre nous», a expliqué Kabiru Muktar, un habitant de Gamboru Ngala. « Beaucoup d'entre nous ont fui vers le Cameroun à cause de l'attaque de Boko Haram », a témoigné Hamisu Lawan, un autre habitant de la ville.

Fiacre Kombo (Stagiaire)