Théâtre : Jean Clauvice Ngoubili, un artiste qui fait ses preuves

Lundi 10 Mars 2014 - 19:30

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Comédien et metteur en scène, Jean Clauvice Ngoubili est aussi interprète. Il a traduit plusieurs pièces parmi lesquelles « La femme infidèle » de Letembet-Ambilly, « Qui va juger Freeman » du Camerounais Emery Noudgep et « Vermeer beau bleu » de Dominique Wittorski

 C’est d’ailleurs cette pièce de Dominique Wittorski qui lui donne une bourse en 2007 pour participer au festival Déplaçons-nous et monter un spectacle avec des comédiens français à Mantes–la-Jolie, à 60 kilomètres de Paris. Entre autres pièces qu’il a interprétées, citons « Artemisia vulgaris » de Marine Bachelot et « Johnny chien méchant » d’Emmanuel Dongala.

Jean Clauvice Ngoubili est sollicité par de nombreuses troupes théâtrales. Le comédien a commencé à exercer ce métier en classe de sixième, en 1989. Il a  fait ses preuves dans plusieurs troupes, notamment la troupe Bivelas, les Ya Mboté,... Jean Clauvice Ngoubili a interprété la pièce de Guillaume Oyono Mbia  intitulée « Jusqu’à nouvel avis », sous la direction de Pierre Claver Mabiala.

En mars 2000, il crée la Compagnie Bobatu, qui est un atelier professionnel dont le travail ne se fait que par contrat. Le directeur artistique de Bobatu travaille en symbiose avec les artistes des différentes troupes. « Dans mes prestations, je travaille souvent avec les comédiens du théâtre national. Par exemple, en décembre dernier, nous avons présenté ensemble à l’Institut français du Congo, la pièce « Un jour ma mémoire » qui est une co-écriture du comédien écrivain congolais Louya Victor Mpené Malela et de l’écrivaine journaliste malgache Michelle Rakotoson », a-t-il indiqué.

Le comédien a évoqué par ailleurs les difficultés rencontrées lors du montage d’un spectacle. « Elles sont d’ordre financier, vestimentaire. Un spectacle ne peut pas être monté en un jour, le minimum c’est un mois. Il faut déplacer les artistes, les habiller, acheter le décor, les accessoires. C'est tout un budget », avance-t-il. Et d’ajouter : « Le ministère de la Culture et des Arts ne nous encourage pas, alors on se débrouille à notre manière. Le théâtre a existé et il existera toujours. Il y a un adage qui dit : c’est dans la merde qu’on peut faire pousser les roses. On ne doit pas trop s’appuyer sur les gens du ministère sinon on ne fera absolument rien. »

L’artiste s’est par ailleurs indigné de l’inattention accordée au talent des artistes comédiens et écrivains. « Nous sommes moins respectés dans notre pays mais mieux considérés ailleurs. Pour preuve, la fête sur Tchicaya U’Tamsi est mieux fêtée au Gabon qu’au Congo ; celle de Sony Labou Tansi est mieux fêtée en France qu’au Congo, c’est très désolant », a poursuivi le comédien.

Rappelons que Jean Clauvice Ngoubili a travaillé comme metteur en scène dans l’Union des femmes artistes du Congo (Ufac). De 2002 à 2013, le comédien a produit plusieurs créations et réalisé de nombreuses tournées. Il participe souvent au festival Mantsina sur scène dirigé par Dieudonné Niangouna. Signalons aussi que sa Compagnie Bobatu envisage cette année de faire des spectacles et des créations à l’Institut Français du Congo. Aucune date n'a été toutefois communiquée.

 

Rosalie Bindika

Légendes et crédits photo : 

Le comédien Jean Clauvice Ngoubili