Théâtre: l’atelier Mwezi prépare la présentation de la pièce “Cendres sur les mains”

Lundi 4 Avril 2022 - 17:01

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Une résidence de création a été ouverte en ce mois d’avril à l’atelier Mwezi, à Tchimbamba. Elle sera ponctuée par la représentation théâtrale de la pièce “Cendres sur les mains” mise en scène par Selma Mayala sur un texte de l’écrivain français, Laurent Gaudé.

Les 21 et 22 avril prochains aura lieu, en grande première, la représentation théâtrale de « Cendres sur les mains" de Selma Mayala. Une adaptation du texte de Laurent Gaudé  qui s’est inspiré d’Antigone, un classique de la mythologie grecque, du génocide rwandais et du témoignage d’une rescapée de ce drame. 

Selma Mayala, comédien et metteur en scène. Nestor Mabiala, résident à Vitrolles, en France. Alexandra Guenin, comédienne, sont les trois acteurs qui vont présenter la pièce de théâtre avec à la régie lumière Marine Flores, venue de France.

 “Dans l’univers social, la femme est généralement présentée  comme cet être fragile, qui subit des viols, des persécutions et autres humiliations dégradantes. Moi, j’ai voulu me démarquer de ce cliché réductionniste de la femme pour  présenter cette femme qui est capable de renverser la tendance, en mettant en avant  la femme courageuse, forte, qui met tout le monde d’accord” , a dit Selma Mayala.

 « Cendres dans les mains » est l’histoire de deux fossoyeurs qui ont pour charge d'enterrer des corps dans un grand terrain de bataille où il n’y a aucun vivant sinon eux seuls. Pendant qu'ils exécutent leur macabre besogne, une femme que l'on croyait morte revient à la vie à leur grande stupéfaction, eux qui redescendent ipso facto de leur piédestal d'hommes forts, impériaux, manipulant les corps à leur guise… « Cette femme apparue de manière spontanée bouleverse le cours des choses. L'homme, le sublime, est réduit à sa plus simple expression. L'homme a beau avoir tout ce qu'il faut (arme, force, argent…) pour être maître de l'univers mais la femme a cette façon intérieure de pouvoir gérer les situations et de pouvoir les transformer. C'est très intéressant et ça m'a beaucoup motivé de faire cette création et tout de suite j'ai pensé au texte de Laurent Gaudé », a expliqué Selma Mayala.

Le metteur en scène a ajouté: « Nous allons donc jouer cette pièce avec à la régie Marine Flores qui vient de France. C'est sa première expérience en la matière en terre africaine. C'est important de pouvoir faire des travaux croisés. Elle travaille beaucoup sur la place de Paris. L'objectif de cette création est aussi de faire croiser Marine Flores avec d'autres régisseurs qui sont ici et de pouvoir découvrir aussi une autre façon de travailler. A travers cette représentation théâtrale, j’ai voulu montrer ce côté inhumain de l'homme, sa cruauté et son immoralité. C'est une interpellation vers un monde plus humaniste ».

Après la représentation théâtrale à l’atelier Mwezi, ce spectacle sera joué en France où les contacts avec les partenaires sont déjà très avancés, a t-il rassuré.

L’atelier Mwezi est un lieu de fabrique ayant comme vocation la transmission de l’art théâtral et autres pratiques artistiques, ainsi que les métiers liés au monde du spectacle (scénographie, régie…). Située au cœur du quartier populaire de Tchimbamba, à Pointe-Noire, cette association est née en 2018 de la volonté d’un collectif issu du monde artistique au Congo.

A l’origine, un constat d’un déficit de formation dans le monde des arts, notamment celui du théâtre et de la danse. C’est autour de trois axes : formation, résidence et création que s’articulent les activités qui y sont proposées. Très attaché à la défense d’un théâtre populaire au sens noble du terme et accessible à tous les publics, le collectif s’évertue à créer des ponts entre des artistes venant d’horizons divers.

 

Hervé Brice Mampouya

Légendes et crédits photo : 

L'atelier Mwezi / DR

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