Théâtre : le succès de la pièce « Nganga Mayala » s’étend à la préfecture de Brazzaville

Lundi 26 Mai 2014 - 15:45

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Après la première représentation qui a eu lieu le 27 mars dernier au Centre de formation et de recherche en art dramatique (Cfrad), puis le 16 mai au même endroit, cette pièce a été jouée pour la énième fois, ce vendredi 23 mai à la préfecture de Brazzaville

Jouée par le Théâtre national congolais, la pièce « Nganga Mayala » est un texte écrit par Ferdinand Mouangassa, mis en scène par Marcelin Kiwassi et Pascale Touloulou. Cette pièce pathétique parle de la promotion de la femme et du soutien actif des jeunes à des transformations sociales progressistes.

La  thématique de cette pièce est un fait actuel et revendicateur car, à travers Nganga Mayala, la femme est valorisée, elle n’est pas placée au second plan. Elle a le même droit que l’homme dans la gouvernance d'un pays ou d'un royaume. La Centrafrique en est un exemple parmi tant d’autres, une femme à la tête d’un pays.

À travers cette présentation, la succession du roi par rapport au sexe pose problème au sein de la cour royale. Le grand roi décide de prendre comme successeur sa fille Lozi, en accord avec la loi qui stipule que « c’est le premier né qui succèdera au trône » étant donné que le premier c’est une fille, donc Lozi remplacera le roi. Tout le conseil s’oppose à cette décision, car pour eux une femme ne peut pas monter sur le trône. « Ce qui importe pour le peuple ce n’est pas le sexe, le teneur du pouvoir, mais l’attention particulière qu’on accorde à ce problème », a indiqué le roi.

Makaya, deuxième enfant du roi, s’oppose également à cette décision. Il désobéit à son père et se venge en assassinant le fiancé de sa sœur et le père de ce dernier, croyant que Lozi sa sœur  se mariera au fils du roi voisin, Ngoma Loko, pour qu’il prenne le pouvoir. Malheureusement,  le prince sera jugé et condamné au châtiment suprême selon la loi car, il a commis un double crime. « Tout citoyen auteur d’un meurtre quel que soit le mobile, doit être jugé et condamné par un conseil des anciens et au-delà, le même jour sur une place publique ».   

Le grand roi, son père, le laissa mourir en appliquant la loi qui ne fait exception pour personne, car la loi reste la loi. Le prince Makaya est mort à cause d'unbpoison mortel qu'on lui a fait boire. Le roi cède son fauteuil à  a fille Lozi, et cette dernière devient la souveraine du royaume.

« Le théâtre est un bon moyen d’éducation et de détente, le public a ri et applaudi, cela veut dire qu’il s’est vraiment détendu. De nos jours, ces femmes qui sont à la tête d’un pays, sont rares. Le choix de cette pièce va non seulement avec l’actualité mais aussi, du fait que cette pièce a été jouée pour la dernière fois dans les années 80, on l’a voulu réchauffée et rejouée. Nganga Mayala est une pièce classique africaine bien écrite et bien réfléchie dans les années 60 par un grand auteur qui a défendu les couleurs du pays » a expliqué Pascale Touloulou, chef des ateliers Théâtre.

La pièce « Nganga Mayala » a déjà obtenu en 1967 le premier prix de la Semaine culturelle qui s'était tenue à Brazzaville, Elle a été jouée en 1977 au Festival des arts africains de Lagos par la troupe nationale de la République populaire du Congo. Le théâtre national congolais est né en 1969 de la fusion de deux troupes de Brazzaville (TUC et Astheco), le théâtre d’union congolais et association du théâtre congolais, le Théâtre national congolais, qui a maintes fois fait ses preuves sur les scènes nationales et internationales, dont la dernière remonte à la deuxième édition du Festival mondial des arts nègres à Dakar (Sénégal).

Rosalie Bindika