Transport : la grève des chauffeurs paralyse le trafic à Kinshasa

Lundi 5 Juin 2023 - 17:15

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Une journée éprouvante pour de nombreux Kinois, le 5 juin, du fait de la grève enclenchée par les chauffeurs de taxis et taxis-bus. Différents arrêts de bus et autres grands carrefours de Kinshasa ont été bondés dès les petites heures. En quête d'un moyen de transport hypothétique, beaucoup sont ceux qui ne savaient où tourner la tête après de longues heures d'attente.

 Si certains Kinois ont opté pour la marche comme ultime alternative, d'autres ont continué à faire le pied de grue, en attente d'un miracle. Le déplacement par bus ou taxis-bus relevait d'une providence dans ce contexte de grève scrupuleusement respectée par des conducteurs qui tenaient à en finir avec les tracasseries policières. Et dire qu'ils ont réussi leur coup  car, tout l'avant-midi, le transport en commun était quasi introuvable, excepté les rares bus Transco qui tentaient, autant que possible, de suppléer à cette carrence sur les artères de Kinshasa. Ces engins étaient extrêmement pleins comme un œuf, à leur départ comme à leur arrivée, qu'il fallait user des biceps pour y prendre place.

Les conducteurs de taxis-motos, les fameux "Wewa", ont, comme toujours, tiré profit de cette situation en revoyant à la hausse leur tarif. Il fallait débourser un peu plus, soit le double du tarif habituel, pour arriver à destination. Un trajet à 500 FC s'est négocié, selon les humeurs, à 1000 FC, voire 1500 FC ! Dans une ville où les tarifs dépendent plus des caprices des chauffeurs que de ceux contenus dans la circulaire de l'autorité urbaine, la spéculation et le laisser-aller ont eu droit de cité.

Déterminés à empêcher tout trafic sur les routes de Kinshasa, les grévistes ont poussé l'outrecuidance jusqu'à ériger des barricades à certains endroits afin de dissuader les plus téméraires d'entre eux. Mis à part les véhicules des particuliers, ceux exerçant le transport en commun étaient obligés de rebrousser chemin au risque de se faire caillaisser. Dans leur récent communiqué, les conducteurs des taxis et taxis-bus ont dénoncé les tracasseries routières dont ils sont constamment l'objet de la part des agents de l'ordre. Ils ont également fustigé la multiplicité des structures chargées du contrôle des documents. "Nous ne nous retrouvons pas à cause du comportement des policiers de roulage. Il y a certains qui délaissent leurs postes pour venir nous déranger. Il est difficile, dans ces conditions, de réunir le versement à la fin de la journée », s'est plaint un chauffeur de taxi.

Ce mouvement de grève intervient pendant qu'un mémorandum de dix jours, émis par l'Hôtel de ville, a été adressé aux conducteurs afin de les contraindre à se mettre en ordre. Il n'a malheureusement pas été suivi d'effets. Les responsables de l'Association des conducteurs de taxis-bus ont plutôt choisi la grève comme moyen d'expression pour faire entendre leur voix, faisant fi de ce qu'ils considèrent comme une "intimidation de mauvais goût". Dossier à suivre.

Alain Diasso

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