UDPS : des spéculations sur l’état de santé d’Étienne Tshisekedi

Mardi 17 Juin 2014 - 16:00

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Le principal challenger de Joseph Kabila à la présidentielle de 2011 n’est plus apparu en public depuis le mois de février. Son état de santé se serait nettement dégradé ces derniers jours, d’après des sources. 

Simple ragot ou vérité têtue ? Personne aujourd’hui n’est en mesure d’affirmer ou d’infirmer ce qui se raconte sur le  leader de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) donné pour malade. Plusieurs sources concordantes confirment même son hospitalisation au centre hospitalier Monkole, situé dans la périphérie ouest de Kinshasa dans la commune de Mont Ngafula. Les propagateurs de ce qui tient plutôt d'une rumeur allèguent que l’irréductible opposant aurait connu un accident cardiovasculaire avec des conséquences fâcheuses sur son physique. Ce qui, d’après cette source, aurait conduit à son internement à l’hôpital pour des soins appropriés.

Cette version des faits qui alimente la chronique populaire à Kinshasa n’est pas bien vue par la famille biologique du concerné encore moins par ses collaborateurs au sein du parti. Ici, le credo est aux antipodes de ce qui est véhiculé dans l’opinion : le « lider maximo » se porte bien. Cela ne lui empêche toutefois pas de se rendre à l’hôpital pour des consultations de routine comme le ferait n’importe qui, se justifie-t-on. À Monkolé sur place, c’est un peu le motus bouche cousue. Le corps médical n’ose aborder la question. Bruno Mavungu, le secrétaire général de l’UDPS, voit dans ce qui est rapporté par la rue une forme d’intox destinée à nuire au parti et à son leader. Il soutient que son président gère son quotidien comme d’habitude même si les audiences sont filtrées pour l’instant. N’accède plus au chef qui veut. Toute démarche pour le rencontrer passerait, selon des sources proches du cabinet, par son épouse qui paraît de plus en plus prendre de l’envergure au sein du parti au point de faire ombrage à certains proches collaborateurs, révèle-t-on.

Depuis quelques mois déjà, le nombre de personnes autorisées à accéder au président sont limitées, question de garantir au « Sphinx de Limete » la quiétude que requiert son état de santé. Une attitude qui n’est pas de nature à plaire à certains cadres de l'UDPS qui dénoncent "une séquestration" pour orchestrer sa succession. Agé de 82 ans, l’homme paraît épuisé à vue d’œil et pourrait ne pas être partie prenante à la prochaine présidentielle. Depuis près de quatre mois, il n’est plus apparu en public, cloîtré dans sa résidence de Limete. Les quelques rares fois qu’il l’a quitté, c’était juste pour aller consulter son médecin traitant comme sous peu lorsqu’il était aperçu dans les périmètres des cliniques universitaires.

 

  

 

 

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Étienne Tshisekedi à Isiro pendant la campagne présidentielle de 2011