Assemblée nationale : le personnel sensibilisé aux cancers du sein et du col de l’utérus

Jeudi 30 Octobre 2025 - 18:48

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La chambre basse du Parlement a organisé le 29 octobre à Brazzaville, en partenariat avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le gouvernement, une journée parlementaire de sensibilisation aux cancers du sein et du col de l’utérus.

La journée parlementaire été animée par les Prs Judith Nsondé-Malanda et Clotaire Itoua du Centre hospitalier universitaire de Brazzaville, qui ont respectivement présenté les cancers du sein et du col de l’utérus. Le Pr Donatien Moukassa, quant à lui, a donné des orientations pour le dépistage. Le représentant résident de l’OMS au Congo, le Dr Vincent Dossou Sodjinou, a rappelé que cette initiative est alignée avec la Stratégie mondiale de lutte contre le cancer du sein 2021-2030 qui encourage les États membres à mettre en œuvre des interventions à moindre coût.

Il a déploré le fait qu’en Afrique, du Sud du Sahara au Congo, la plupart des femmes atteintes du cancer, que ce soit du sein ou de l'utérus, sont diagnostiquées très tardivement. Ce qui se justifie par l'absence d'informations sur le dépistage précoce, l'insuffisance des soins de santé primaires, le manque de moyens financiers pour accéder aux soins et aux traitements adaptés. Vincent Dossou Sodjinou a rappelé que dans le cadre de la prévention du cancer du col de l'utérus, le gouvernement du Congo a validé, il y a quelques jours, l'introduction de la vaccination contre le papillomavirus humain, responsable du cancer de l'utérus chez les femmes. Ainsi, il est prévu l’organisation des campagnes de vaccination dans les prochains mois pour des filles âgées entre 10 et 14 ans.

« L'OMS espère que les députés ici présents travailleront dans leur circonscription électorale à faire de cette campagne de vaccination un succès afin de protéger les générations futures contre le cancer du col de l'utérus. L'implication de votre auguste assemblée dans la mobilisation des ressources locales et la relance des soins de santé primaire sera salutaire pour améliorer l'état de santé et le bien-être de la population, prévenir et répondre efficacement aux épidémies et lutter contre les maladies non transmissibles dont les cancers en général et ceux de la femme en particulier », a-t-il plaidé.

Le deuxième vice-président de l’Assemblée nationale, Roland Bouiti Viaudo, a rappelé, au nom du président de cette institution, Isidore Mvouba, que malgré les progrès spectaculaires de la science et de la médecine, ainsi que les efforts de développement dans le monde, les taux de mortalité de la couche féminine sur ces affections restent encore élevés dans les pays de la région Afrique. Il s’est demandé pourquoi 25 ans après l'entrée dans le XXIe siècle, les femmes en Afrique continuent de mourir de ces maladies redoutables alors que tous les moyens de prévention et de traitement précoce existent. « Pour tout dire, les cancers du sein et du col de l'utérus représentent aujourd'hui un véritable défi de santé publique. Ils touchent des vies, des familles, des communautés. Ils frappent nos mères, nos épouses, nos sœurs, nos filles, nos collègues, parfois sinon souvent dans le silence et la stigmatisation. Il faut néanmoins souligner que dans les pays développés, le dépistage systématique et le diagnostic précoce ont fait régresser fortement la mortalité », a-t-il regretté.

 Au travers de cette session de sensibilisation, l’Assemblée nationale veut, a-t-il déclaré, mettre la santé et le bien-être des citoyens au cœur de ses priorités. En participant à cette campagne, les députés affirment, selon lui, que chaque vie compte et que la santé est un pilier du développement durable du pays.

Représentant le gouvernement, la ministre de l'Industrie culturelle, touristique, artistique et des Loisirs, Lydie Pongault, a annoncé qu’en 2022, 530 nouveaux cas de cancers ont été enregistrés au Congo pour 241 décès, soit 45%. C’est ainsi qu’elle a réaffirmé l'engagement du gouvernement à réduire la morbidité et la mortalité liées au cancer dans le pays, en favorisant une approche humaine et équitable tout le long du parcours du patient en oncologie. « Pour mettre toutes les chances de notre côté, nous savons aussi que le dépistage doit aller de pair avec la prévention. Cela signifie réduire toutes nos habitudes néfastes, l'alcool, le tabac, la sédentarité. Sortir de l'hésitation, c'est choisir la prévention…Au monde du travail, il doit devenir beaucoup plus inclusif, car le cancer ne devrait jamais être une double peine, médicale et professionnelle. Et pourtant, une personne sur trois en emploi ne travaille plus deux ans après un dépistage, un diagnostic », a martelé Lydie Pongault.

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Les participants à la journée parlementaire/DR

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