UDPS : le parti renoue avec les actions de rue

Lundi 13 Janvier 2014 - 17:30

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Les activités ont été perturbées, le 13 janvier, dans la ville de Mbuji-Mayi à l’appel de la journée ville morte lancé par l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS).

Depuis l’arrestation, le 2 janvier, du secrétaire fédéral de l’UDPS, Bruno Kabangu Kabatshi, au sortir d’un débat organisé par une radio locale sur les évènements du 30 décembre, et son transfert à Kinshasa, la ville de Mbuji-Mayi a perdu toute sa quiétude.                    

Des manifestations de rue en guise de protestation à cette arrestation ne se comptent plus au chef-lieu de la province du Kasaï Oriental en proie à une instabilité récurrente. Les forces de l’ordre sont constamment aux prises avec des jeunes hystériques de ce parti qui tiennent à faire entendre leur voix. C’est dans ce contexte qu’il faut situer les échauffourées ayant caractérisé l’interdiction de la marche initiée par l’UDPS le 9 janvier. Les éléments de l’armée et de la police se sont interposés pour empêcher la tenue de cette manifestation publique organisée en réaction à l’arrestation de Bruno Kabangu. Des sources sur place font état de plusieurs arrestations mais aussi d’interpellation des militants de ce parti.

Comme si cela ne suffisait pas, l’UDPS est de nouveau revenue à la charge, cette fois-ci, en initiant le 13 janvier l’opération « ville morte » sur toute l’étendue de la ville de Mbuji Mayi. À en croire des témoins, le mot d’ordre a été suivi par une grande partie de la population acquise à la cause d’Étienne Tshisekedi. Les grands marchés de Mbuji-Mayi, en l’occurrence, Simis dans la commune de la Muya et Bakwadianga à Dibindi, n’ont pas ouvert. Les activités ont tourné au ralenti toute la journée. Des agents et fonctionnaires de l’État, les élèves, les chauffeurs et autres débrouillards ont été obligés de rebrousser chemin. La majorité des travailleurs n'a pas vaqué comme il faut à ses occupations. Les taxis et mototaxis se sont faits plutôt rares. Dans maints endroits, des pneus en flamme, mais aussi des barricades étaient visibles notamment à Bakwadianga.

La ville morte n’a hélas pas touché le centre de la ville de Mbuji Mayi où les activités se sont déroulées normalement. Les banques commerciales, les messageries financières et les entreprises de télécommunications ont ouvert. Le contraste était frappant dans cette partie de la ville, le reste étant mis sous la coupe réglée de la « ville morte ». Certains jeunes gens ont été interpellés, d’autres arrêtés sous le coup. L’on fait même état de quelques coups de feu entendus à divers endroits. Pour l’UDPS qui a promis de « réagir énergiquement sur l’ensemble du territoire national », d’autres moyens de pression seront utilisés jusqu’à obtenir gain de cause.

 

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Étienne Tshisekedi wa Mulumba